La sciences des rêves, c’est la traduction française de l’intitulé de ce cinquième album du trio hip-hop emblématique du Kentucky.
Où la réalité est un cauchemar éveillé et les rêves une issue de secours pour l’esprit…
Où les fictions paraissent plus vraies que nature…
Où des voix spectrales hantent les samples…
Où les textes de rap embrassent la mythologie grecque…
Trois ans après Dirty Acres (lire la chronique), deux road-trips (Strange Journey) et un brillant album du producteur/rappeur Kno (lire la chronique de Death is Silent), lui, Deacon the Villain et Natty viennent de créer – une nouvelle fois – un excellent album. Tant par sa musicalité que son concept, Oneirology des CunninLynguists talonne de près leur chef d’oeuvre A Piece of Strange. Mais si ce paragraphe d’introduction ressemble étrangement à la conclusion de mon opinion, cela mérite tout de même un minimum de développement.
L’effet hypnotique des productions ‘up-gradées’ de Kno, plus expérimentales avec des sonorités électros recherchées, ne fonctionne que si l’on se concentre pleinement sur cet opus unique pour n’entendre plus que les paroles de Deacon, Natty et consorts. Sans ce pré-requis, nul ne sert de se plonger la tête dans ces lyrics décrivant différentes sortes de rêves, entre lumière, zones d’ombres et ténèbres. C’est limite si le marchant de sable n’est pas fossoyeur de vocation, et les rêves ne sont pas forcément que des images projetées par notre subconscient, mais des situations bien réelles que notre conscience veut renier par n’importe quel moyen. Dans cette optique, « Hard As They Come » feat Freddie Gibbs et le passage à l’acte « Murder » feat Big KRIT (soient deux des XXL Freshmen de 2011!), le deuxième acte, font partie de ces scènes cauchemardesque. Kno n’hésite pas à montrer son côté Hannibal Lecter tellement ses lyrics font froid dans le dos, c’est le cas aussi sur « Enemies with Benefit ».
Oneirology est un nouvel angle de vue du rap des Cunninlynguists, un peu comme le monde parallèle de Silent Hill (le côté horrifique en moins), avec cette empreinte musicale extrêmement mélancolique qui leur est propre. C’est divin, ça se boit comme un très bon vin.


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