Après les associations 9th Wonder & Buckshot, Marco Polo & Torae puis Ruste Juxx et avant le très attendu Smif-N-Wessun & Pete Rock prévu pour Février 2011, Duck Down Records a misé sur une doublette inédite : Skyzoo, meilleur rookie de l’année 2009 grâce à son petit chef d’oeuvre The Salvation (relire la chronique), et Illmind, un de mes beatmakers underground favori. Ils livrent ensemble Live from the Tape Deck, un album qui s’écoute comme une bonne vieille K7 dans une boom-box. Conseil avant usage : mettez les basses au max.
Des notes de synthétiseurs s’échappent des enceintes, à ma grande stupéfaction. Le concept, décrit dans le premier titre en question « Digital Analog », est le suivant : Illmind se sert de vieux synthés analogiques des années 80 pour ses instrumentaux, sous lesquels il place ses beats taillés sur-mesure. Skyzoo empoigne le mic et déballe ses lyrics avec une habileté incroyable et ce n’est pas de la prétention de sa part lorsqu’il sort « critically acclaimed and underated at the same time », c’est tout à fait vrai. Piste suivante, « Frisbees », du lyricisme de haute volée où notre MC brooklynite commence chaque phrase du premier couplet par la rime qui termine la précédente, toujours sur un beat sur fond d’électro frigorifique. De toute façon Illmind incorpore dans tous l’album une touche électronique qui le rend bigrement moderne malgré l’âge du matos utilisé. Vous comprenez maintenant pourquoi je kiffe ce concepteur sonore.
L’équipe de Duck Down vient épauler Skyzoo, d’abord les Heltah Skeltah sur « The Burn Notice » et Buckshot au top niveau ainsi que Styles P pour « The Now Or Never ». Autre point commun entre ces deux titres monstrueux, des guitares électriques, ce qui convient bien à l’atmosphère. Mais surtout Torae pour leurs tours de passe-passe-le-mic sur « Barrel Brothers », tuerie certifiée. Rhymefest participe aussi sur Live on the Tape Deck, bien que Skyzoo se suffit à lui-même comme il le prouve admirablement avec « Frisbees », la bombe « Speakers on Blast » (à tester absolument en voiture rien que pour le beat), « The Winner’s Circle » jusqu’à la track de clôture « Langston’s Pen ». Au final je dois dire sincèrement que Skyzoo m’a émerveillé pour la seconde année consécutive, Illmind pareil, pour la garantie de productions hip-hop hi-fi.
<p style="text-align: justify;"