Quand BK-One ne joue pas des platines aux concerts de Brother Ali, il écume l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud. Et des fois il produit ses propres sons avec Benzilla. La structure indépendante Rhymesayers lui offre alors l’opportunité de sortir son premier album portant le nom Radio do Canibal, en référence à ses influences latines, en comptant sur ses nombreux contacts venus participer à ce projet : Slug, Murs, Scarface, Phonte, P.O.S., Brother Ali bien entendu, Raekwon et Black Thought des Roots pour ne citer que les plus connus.
Les premières impressions rendues par « Gitit » avec Brother Ali et Slug font part de ce que concentre l’identité de cet album et sa raison d’être : d’excellents MCs, un beat hip-hop un brin old school, des scratches et des samples de cuivres empreints d’exotisme. Confirmation de cette tendance avec l’apparition des Haiku d’Etat sur « Mega ». Sans parler des multiples interludes sud-américains et l’instrumental « Tema Do Canibal », autant de petits moments d’évasions vers les pays chauds. Les boucles utilisées pour les instrumentaux nous y transportent également, il suffit d’ajouter quelques couplets et le tour est joué (« Blood Drive » avec Slug, « Love Like That »). Les instants de purs hip-hop sont aussi au programme avec de très bons titres comme « The True & Living » avec Raekwon, « Here I Am » avec Phonte, Brother Ali de nouveau et The Grouch, « Philly Boy » avec Black Thought (on s’en serait douté) ou encore le terrible « A Days Work » avec le non moins terrible P.O.S, et j’en passe de ce qui suit, tout aussi savoureux.
Les premières écoutes ne sont pas celles qui vont sceller un avis définitif, autant vous prévenir. C’est au fur et à mesure que les sessions passent que Radio do Canibal se laisse apprécier à sa juste valeur, que les beats de BK-One révèlent ce qu’ils ont de meilleur en eux. Plus qu’un simple projet intéressant sur le papier, une playlist hip-hop finement audacieuse et dépaysante, avec un casting prestigieux pour couronner le tout.
Un album de l’année 2009 qui passe super bien, c’est bien produit, les feats sont de qualité. Dommage que les deux prods n’aient pas joué un peu plus la carte brésilienne ça aurait donné un truc encore plus fun, surtout quand on sait que les albums de funk do brasil ne manquent pas !
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