Voilà un groupe de vétérans que personne ne s’attendait à revoir, mis à part pour faire des shows et interpréter leurs vieux classiques intemporels de Bizarre Ride II The Pharcyde (1992) et Labcabincalifornia (1995). Mais aussi fou que cela puisse paraître, c’est bien avec de la nouveauté que les Pharcyde sont revenus en 2025 avec l’EP intitulé, à juste titre, Timeless, en collaboration avec le collectif 1999 Is The Future.

Quatre titres seulement, mais qui ont été en heavy rotation chez moi. Et j’en suis le premier sur le cul. Parce que les Pharcyde ont admirablement réussi le pari de rattraper un gap de 30 ans (si on met de côté Plain Rap et leur quatrième LP dont tout le monde a oublié qu’il existait). Et ça s’entend dès « Citrus Nioxyde » avec cet instru génial et plein de sons funs signé Rockwilder, qui a bien capturé l’essence de leurs premiers albums et transposé ça dans notre époque. Le jeu sur les voix est top, le couplet d’Imani virant vers l’hélium puis limite screwed and chopped, tandis que celle de SlimKid3 est doublée. Les textes sont clairs : « Up jump the boogie to the bang-bang boogie/Pharcyde no rookie, book me, show sold out/We showed up and showed out, no doubt/Even all the merch sold out
/Don’t compare us to none ». Avec une pique adressée à leur ancien comparse Bootie Brown (« Left all the brown shit off »). En effet, ils ne sont que trois : Imani, SlimKid3 (aussi connu sous le nom de Tre Hardson) et FatLip. Puis Danny Brown qui apporte son grain de folie sur « Citrus Nioxyde ».

Les trois membres ont pris du ventre, des poils blancs et de l’âge, mais ça ne se ressent pas du tout derrière le micro, juste dans les textes où l’expérience devient un atout, même sur la drague « Oscar ». Leurs flows sont déterminés sur le titre « Timeless » qui vient renforcer leur légende sur une production percutante de Rick Rock (qui sort de sa zone de confort pour faire du sur-mesure pour notre mythique trio). Et c’est déjà la fin (?) avec « Phabulous » sur une super vibe signée Khrysis, avec pas mal d’adjectifs en ‘f/ph’ qui foisonnent de partout pour s’auto-qualifier. J’aimerai que ça ne soit pas la ‘phin’ justement, et que cet EP s’étende en une version longue avec des titres dans le même esprit. Joli come-back des Pharcyde.

LA NOTE : 17/20