Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

black star « no fear of time »


Il suffit de penser à l’album éponyme Black Star sorti 98 pour avoir « Respiration » dans la tête et revivre cette époque bénie des débuts de Rawkus, la découverte de ces deux rappeurs vedettes Mos Def et Talib Kweli. Un moment qu’il fallait vivre. Parce qu’il aura fallu attendre une génération entière pour voir poindre cette mystérieuse suite…

L’époque n’est plus la même. Rawkus n’existe plus. La carrière de Mos Def, pardon, yasiin bey, est en pointillé, l’homme est totalement insaisissable et imprévisible. Alors que Talib Kweli reste assez actif pour un vétéran. Les revoir ensemble semblait utopique. Au point que lorsque leur nouvel album était sur les Internets quelque part en 2023, j’étais totalement incrédule. Surtout que l’album était indisponible sur les plateformes, ou fallait raquer. Et pis même si des veinards ont pu l’écouter sur scène, ça ne prouvait rien. Je n’y croyais simplement pas. Avec Madlib à la production en plus? Pff, ce n’est pas possible, c’est un canular. Surtout que lui et Talib avaient sorti peu avant Liberation 2. Non, no fear of time était une hallucination collective. Le déni.

Puis un beau jour il a fallu me rendre à l’évidence, il y avait bien cet album no fear of time de Black Star sur bandcamp. C’était concret. Etait-ce vraiment la peine d’avoir rendu cette sortie limite confidentielle ? Parce que résultat, l’album est quasi passé inaperçu. Le buzz a été comme étouffé. Pas la peine de se torturer davantage, les neuf morceaux sont à l’écoute, ma curiosité a pris le dessus et j’ai cliqué sur ‘play’. Désappointé à la première écoute, honnêtement, mais pas déçu. Cela invitait à d’autres écoutes plus attentives et studieuses, vu que les lyrics sont disponibles. Il fallait passer par un processus pour me défaire de l’ancien souvenir des Black Star.

Dans la philosophie, yasiin bey et Talib Kweli ne sont que des artistes au sang d’esclave provenant d’un autre continent, des poussières d’étoiles dans un monde plus sombre de Blancs, l’union de deux rappeurs aux dons incroyables pour combattre le racisme et les injustices. Leur militantisme est plus que jamais d’actualité, leur rôle : être la voix des gens qu’on n’entend pas, qui sont silenciés. En essence, Black Star n’a toujours été que ça. Et pas de doute, Madlib est comme le troisième homme du groupe, celui qui leur a taillé des beats maison sur-mesure. Ses instrus sont peu orthodoxes, bruts et contiennent une composante spirituelle qui soulignent la prose des MCs. La présence de Black Thought pour un très long couplet sur « Freequency » apporte une matière significative à l’album et nul autre que lui ne pouvait avoir sa place ici. Le terme historique ne serait pas galvaudé malgré la trop grande discrétion de cette sortie. Vous connaissez l’expression maintes fois entendue, ‘mieux vaut tard que jamais’. La patience récompense et ce n’est pas grave de découvrir cet album avec du retard. Redites-vous le titre de l’album en français, plusieurs fois. Vous comprendrez.

LA NOTE : HE BEN C’EST QUE C’EST PAS EVIDENT

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