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Danger Mouse & Black Thought « Cheat Codes » @@@@


Parmi les albums qui ont marqué 2022, et dont une suite est attendue, nul doute qu’avant même qu’on l’écoute, ce projet commun entre Danger Mouse et Black Thought, maintes fois reporté en raison de la crise du COVID, en fasse partie. Il s’agissait du second projet hip-hop du producteur new-yorkais, après le cultissime Dangerdoom avec MF Doom sorti à la rentrée 2005. Et un projet collaboratif de plus pour Black Thought des Roots, qui suit son bonhomme de chemin toujours armé de son microphone.

Cheat Codes m’a bien valu plusieurs écoutes attentives. Et pourtant, je ne sais jamais quoi en penser. C’est con mais c’est comme ça, ça arrive que mon cerveau bloque. Je ne sais que penser de ces samples à rallonge que Danger Mouse a déniché, de ces rimes toujours percutantes et intelligentes de Black Thought. Sorte d’expérimentation musicale comme dans les sixties avec des messages socio-politiques pas nécessairement cachés. Une oeuvre importante, cela va sans dire, mais qui ne m’a pas provoqué d’envie irrépressible d’y revenir. Comme certains grands films, qu’un seul visionnage suffit tellement il marque, parce qu’il faut le digérer, y réfléchir, en discuter, parce qu’il s’imprègne suffisamment dans notre esprit pour que notre mémoire puisse le rejouer, sans que cela appelle à d’autres visionnages immédiats. Des fois, ça marche de la même manière chez moi pour des albums, Cheat Codes fait partie de cette catégorie-là.

L’univers pop-rock-soul-psyche porte bien la patte de Danger Mouse, avec des caisses bien hip-hop pour accompagner le flow de Black Thought. Des morceaux comme « Identical Deaths » et « No Gold Teeth » (qui critique les excès de la fast-life) ont le plus retenus mon attention. Et c’est naturellement que le couplet de MF Doom sur « Belize » est celui qui m’a le plus marqué, avec ses rimes en ‘-iz’. Parmi tous les guests conviés (et pas des moindres : Run The Jewels, A$AP Rocky, Joey Badass, Russ, Raekwon…), c’est Doom qui a monopolisé mon attention. Aussi parce que ces rimes ont été enregistrées peu avant sa disparition en 2000. Et parce que c’est dur pour moi d’être capable de faire abstraction de Dangerdoom, qui reste toujours là quelque part dans un coin de la tête tel un mini-parc d’attraction. Même lorsque c’est Black Thought qui pose ses rimes avec son énergie inaltérée.

En tout cas, il y aura des reviews tellement plus intéressantes que la mienne pour aller dans le détail et le coeur de cet album. Pourquoi j’en parle quand même? Juste parce que l’album a de l’importance pour moi. Cheat Codes va tout de même s’écrire en gras dans le Curriculum Vitae du rappeur de Philadelphie, tout comme Glorious Games avec El Michels Affairs sorti l’année suivante. Et que je m’offrirai peut-être un jour en format vinyle, parce c’est typiquement le genre d’album qui se collectionne tel un bel objet et qui se choisit sans hésiter lors d’une session d’écoute lorsqu’on tombe dessus en piochant au hasard dans sa collec’. Quand notre état d’esprit s’y prête.

LA NOTE : 16/20

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