Prenez un artisan du beat en provenance de la ville industrielle de Detroit et mettez-le avec une légende de l’underground new-yorkais: Apollo Brown, OC des D.I.T.C., voilà le tandem qui se trame derrière ce joyau 200% hip-hop qu’est Trophies. Décidément, Mello Music Group devient lentement mais sûrement un label très haute qualité.
Comment ces quinze titres frisent-ils la réussite ? OC rappe comme s’il avait toujours vingt piges et les instrumentaux d’Apollo Brown montrent bien qu’il s’est instruit auprès des meilleurs professeurs du rap eastcoast. Le style d’écriture d’OC, son flow maîtrisé, calqué sur les beats d’Apollo qui cognent sur les tympans, avec des samples très bien utilisés… Depuis quand un album de rap n’avait pas presque parfaitement rempli tous les critères d’un bout à l’autre ? Les lyrics et les beats streets donnent cette impression d’apercevoir leur réalité dans le reflet d’une flaque d’eau au milieu de la rue, grâce à cette atmosphère tristement belle que confèrent des pistes comme « The Formula« , « Anotha One » et « Prove Me Wrong« . Pas besoin de réalité augmentée, ni de featuring d’ailleurs.
D’un certain point de vue l’album manque d’originalité mais puisque le but affiché n’est-il pas de produire un hip-hop original, au sens authentique du terme? En dehors de cette observation, il n’y rien qui puisse être préjudiciable au plaisir que ce duo Apollo Brown-OC procure à tout b-boy qui se respecte.


Répondre à Turtle Annuler la réponse.