Si vous avez scrupuleusement suivi la série Medicine Show, vous savez aussi bien que moi que le numéro 9, Nittyville, nous arrive avec six mois de retard. Ce qui n’a pas empêché les numéros 10 et 11 de suivre le calendrier prévu. Vu que nous sommes plus à quelques secondes de lecture (ou écriture pour ma part) près pour savoir que ce numéro strictement hip-hop a été enregistré avec le MC de Detroit Frank Nitty (moitié des Frank-N-Dank), un membre de l’entourage proche de la famille Yancey (J Dilla, Ma Dukes et Illa J).
Les possesseurs de King of Wigflip (sorti en 2008 chez BBE Records) doivent se souvenir du banger minimaliste « Drinks Up » avec les Frank-N-Dank. NittyVille n’est par la poursuite logique de cet antécédent, l’atmosphère de ce volume est plus sombre, à l’image de cette cité industrielle qu’est Detroit aussi surnommée Motor City, très mécaniques dans ses sonorités.
Il serait impossible, même inimaginable, de concevoir un album produit par Madlib sans avoir droit à ses ‘Madliberies’ (terme que je définis pour décrire ses montages paradoxalement chaotique et ordonné de samples bluntés à mort/dialogues qui crépitent et ces petits sons électroniques). Ici, aucune exception à cette règle, avec malheureusement, comme souvent, une impression plutôt agaçante de ‘déjà-entendu’, c’est le cas de « Jus Follow », « Stageridin’ » (qui figure sur le numéro 11 que l’on a pu écouter avant, vous suivez toujours ?) et « The Exclusives » avec les Professionnals qui posent un freestyle sur le beat de « Drinks Up »…
En faisant abstraction de ces légères tâches d’huile de moteur et de la pelletée d’instrus fumeux dont on est coutumier (et parfois accro), les tueries issues de cette connexion Ox/D ne manquent pas : « So Beautiful » adoucit par son refrain féminin, « Sinema Sunday » et « What Can U Tell Me » feat MED font péter les enceintes. Compte-rendu des faits, NittyVille est une bonne mixtape collaborative.

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