Hum… oui je sais, on va encore me dire « tu te fais du mal » ou « ça sert à rien de chroniquer cette merde ». Sachez d’une part que je ne suis pas masochiste, ce cassage d’oreille(s) est compensé par le plaisir procuré par le mal qu’on en dit, et d’autre part, que je ne mets qu’un seul écouteur pour préserver l’autre tympan. « C’est pas gentil » me dit ma conscience mais je m’en fous, on parle de Soulja Boy. Et quand Soulja Boy parle de The DeAndre Way comme « le plus grand album de sa carrière », je suis chamboulé d’émotions, je ressens comme de la pitié, de la peur, de la circonspection et une folle envie de rigoler tout à la fois. Il y a de quoi. Revue en fast-forward.
DeAndre est un grand garçon maintenant, il a tout plein de tatouages, il n’a plus besoin de l’aide de Mr Collipark (qui a dû bien s’enrichir sur son dos). D’ailleurs lui-même ne produit qu’un des dix instrus de son troisième disque – et c’est une excellente nouvelle car « 30 Thousand 100 Million » est naze -, faisant appel à des producteurs qui portent des pseudonymes de thug-geeks (R3$ource, G5KidMurph…), excepté Boi-1Da qui lui a vendu le beat de « Speakers Goin’ Hammer » (ça veut dire quoi « bammer »?). Les singles sont évidents (« Mean Mug » feat 50 Cent, « Pretty Boy Swag » ou même « Hey Cutie » feat Trey Songz…), perso je ne suis pas amateur de « dumb rap » assimilé à du Dirty South régressif. Puis lyricalement, OUAH, on est passé de la maternelle au primaire (l’écriture en cours d’apprentissage). Alors quand il achève the DeAndre Way avec une track qui s’appelle « Grammy », j’ai envie d’écrire « LOL ». Le seul titre auquel je trouve un certain intérêt est le radio-friendly « Fly », mais le chant à l’autotune, comme dirait Rodolphe de la pub pour Free, « c’est NUL! ».
Pour relativiser, le point positif est que l’album est très court, 35 minutes chrono, soit dix fois trop de temps qu’il n’en faut pour juger de cet échec qui se traduit en chiffres avec 14 000 copies vendues la semaine de démarrage. Après le flop de iSouljaBoyTellem.com (qui en a entendu parler?), c’est ce qui s’appelle tomber de haut. Bientôt se souviendra-t-on de Soulja Boy comme l’auteur du tube viral « Crank Dat » et sa Soulja Dance qui aura connu le speed-destin d’one-hit-wonder.

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