Quand on rentre à la maison après plusieurs mois de vadrouille partout aux Etats-Unis et ailleurs, on lâche habituellement un long soupir de soulagement en pensant au repos mérité. Encore plus quand on a tourné pendant près de deux ans avec Rakim et Ghostface, rempli de nombreuses salles en tant que tête d’affiche jamais au même endroit chaque jour et un album (The Undisputed Truth) qui a plu la presse hip-hop et s’est bien vendu, faisant rejaillir sur lui toute l’estime de cet emcee underground des plus doués de sa génération.
Brother Ali est la personne la mieux placée pour nous raconter son retour chez lui sur « Real As Can Be« , première piste de The Truth Is Here EP, un checkpoint dans sa carrière avant de ressortir un nouvel album prévu pour l’Automne 2009.
Comme pour ses précédents LPs, tout le disque est produit par Ant, connu pour ses travaux avec les Atmosphere. Un groupe qui ont connu un succès en indé incroyable l’an dernier en vendant plus de 70 000 copies de Paint That Shit Gold And Life Will Give You Lemons dès la première semaine de commercialisation. Y a pas à dire, Rhymesayers Ent, leur label, se porte magnifiquement bien. En parlant des Atmosphere, Slug les rejoint sur « The Believer » en tant qu’unique invité (en restant entre collègues). Ce serait un long débat de dire avec qui Ant à de meilleures affinités musicales mais dire que ses productions pour The Truth Is Here sont versatiles est fait objectivement irrefutable. L’EP se termine comme il débute avec une ambiance jazzy, avant de plonger dans des trames dramatiques, gospel ou encore funky. Beau boulot une fois de plus.
En fonction de ou par choix dans ce lot d’instrus, Brother Ali laisse parler son immense talent de songwriter, alternant entre de captivants storylling (« Little Rodney« , « Philistine David« ) et des thèmes plus légers comme « Baby Don’t Go » et « Talk My Shit » (bien emmené par une basse disco) entre deux sermons (« God Lord« , »Palm The Joker« ).
Le demi-point bonus est accordé pour le DVD vendu dans le package originel : un concert de Brother Ali chez lui à Minneapolis, devant son public. Que dire à part qu’il assure sur scène, on en oublie sa couleur de peau (blanc albinos). Moment touchant : le public qui souhaite à l’anniversaire de son fiston à côté de son MC de père et qui freestyle.

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