Strange Fruit Project presents S1 « Music Box » @@@@


Avec Illmind et Oddissee, S1 (autrement appelé Symbolic One) fait partie des producteurs underground que je chouchoute depuis environ deux ans, depuis que j’ai découvert avec émerveillement The Healing des Strange Fruit Project. Cet oiseau rare construit sa musique à cheval entre hip-hop et soul moderne, avec un aspect mélodique et travaillé, autant de qualités qui font de lui un talent pur. J’ai appris par hasard qu’il sortait un disque solo en furetant sur le myspace de Phonte, lorsque je me documentais sur l’EP Zo and Tigallo Love the 80s, il y avait dans le player le son « Callin’ Me » qui annonçait la sortie de Strange Fruit Project presents S1 : Music Box. Gros coup de coeur. En deux temps trois mouvements, l’album était sitôt commandé. Quand j’aime, je compte pas ! 

 

Deux semaines plus tard, je reçois enfin ma boîte à musique, un disque qui a nécessité quatre mois de fabrication à S1. Sans plus tarder, je tourne la petite manivelle et le premier morceau se met en route. Speech des Arrested Development a l’honneur de donner le coup d’envoi de la « Music Box », formidablement ornementé de violons joués en live, ce qui rend la chanson plus que vivante. La collaboration entre Rapper Big Pooh et Kay sur « Mash » est l’œuvre du libre-arbitre. Au début, ce beat devait être envoyé à Bishop Lamont par l’intermédiaire de Pooh, mais ce dernier a tellement apprécié l’instru qu’il a posé dessus, puis S1 a proposé à Kay qui a accepté en retour en laissant sa partie vocale. Il suffit d’écouter cette piste et le grandeur qu’elle suggère par ses orgues et ses chœurs en fond pour comprendre pourquoi les deux rappeurs n’ont pas perdu de temps à prendre une décision. Pour accentuer notre enthousiasme, « Everybody Clap » feat Lifesavas & Tania Morgan nous entraîne tout en swing sur un beat jazzy à souhait. Claquements de mains, saxophone et piano créent le rythme. Tone Trezure quant à lui nous offre un onctueux moment de nusoul avec « Neva ». 

S1 profite de cette modeste livraison, mais riche par sa musicalité, pour présenter son super-groupe Aeonz, dont font partie les SFP. « Next Level », ce sont des couplets rappés les uns à la suite des autres sans discontinuer avec un refrain chanté tous les trois versets, sur une production un peu uptempo qui impose la mesure. On reprend son souffle et on passe à « Life is a Movie » avec l’ex-first lady du Flipmode Squad, la femcee Rah Digga. Au regard des participants, elle fait figure d’invité de marque ! Une track que l’on prend plaisir à écouter, d’autant plus que la belle se fait un peu trop silencieuse par les temps qui courent. Pour continuer avec la gente féminine, la chanteuse Yolanda Johnson apporte un grain d’arrangements pour ressortir le côté opéra de ses prestations vocales que l’on peut juger sur « Chemistry », l’une des seules chansons entièrement enregistrée avec des instruments acoustiques (batterie, basse…), du clavier et des rhodes bien entendu. Arrive « Callin’ Me » avec Phonte des Little Brother en mode chanteur, avec un verset rappé. Il s’est grandement amélioré depuis Getback, il chantera bientôt aussi bien qu’il rappe ! Il a réalisé des progrès incroyables, cet artiste est en constante évolution. Mais ce qui vient après est peut-être encore plus beau que tout ce que j’ai entendu jusqu’alors. « Know Your Name » est un morceau hip-hop neosoulful très mélodieux, relativement romantique, et pourtant tous les artistes qui sont dessus sont des hommes. Qui l’eut cru ! 

Changement d’ambiance, on passe directement d’une atmosphère heureuse à quelque chose de sérieux, de dramatique (les notes de piano font le décor). Bavu Blakes, Knecessary et le soul singer Glenn Reynolds entretiennent un sujet grave avec « Who Stole The Music ? », qui s’achève sur un final au violon qui ressemble étrangement un solo de guitare rock. Un tour vers des sonorités bassys, accompagnés de cuivres et d’orgues, avec « Be Sure » featuring DV Alias Khryst, la vibe est particulièrement texane. « Jimmy Swag-Art » offre l’opportunité de savourer un inédit des Strange Fruit Project avant de passer à l’ « Upper Echelon » featuring Skyzoo, Supastition et Dow Jones, dont leur réputation se consolide dans le milieu indie. Pour l’anecdote, c’est le plus ‘vieux’ morceau du disque. Et pour finir les choses honorablement, S1 donne la parole au chanteur Darien Brockington sur un beat inspiré par J Dilla. La conclusion s’opère avec la voix de velours de ce vocaliste connu grâce aux Little Brother et des notes de piano qui semblent partir en freestyle au fur et à mesure que le volume diminue…

 

La boîte se referme. Avant de tourner la manivelle pour la relancer une nouvelle fois, je lis que d’autres projets des Strange Fruit Project vont suivre après cette Music Box de S1, les solos des Myth avec I Remain et Myone avec Unexpected. Avis aux intéressés. 

 

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