Kidz in the Hall « The In Crowd » @@@@


Repérés par Just Blaze, Naledge et Double O des Kidz in the Hall ont fait leurs classes chez la prestigieuse école privée Rawkus Records, alors en pleine reconstruction. Leur premier examen School Was My Hustle recevant de bonnes notes par les jurys hip-hop, le duo et leur Major League Team changent de voie pour leur cursus universitaire en rejoignant la caserne du Boot Camp Clik, Duck Down Records, avec comme principal Buckshot des Black Moon. Sur leur campus un tantinet huppé, nos deux jeunes adultes venus de Chicago ont vaqué à des occupations politiques durant l’année 2007/2008 en s’investissant grandement dans la campagne pour l’élection du candidat démocrate afro-américain Barak Obama, ce qui leur permis d’avoir une petite exposition médiatique et sur le Net via YouTube. Mais leurs activités principales se résument pour Naledge à l’écriture du nouvel album et les variations de flow, et pour l’autre, Double O a amélioré ses techniques de sampling, de beatmaking et aux claviers. À la fin de leur stage ce semestre 2008, les Kidz in the Hall ont remis leur rapport The In Crowd (à ne pas confondre avec In The Crowd), qui déterminera peut-être si le groupe pourra obtenir une bourse de thèse. 

Elèves très doués et passionnés de hip-hop old school, comme ils le démontrent dès la première page avec « Black Out » (avec des scratches bien sentis de DJ GI Joe) un brin inspiré des Eric B & Rakim et un peu plus loin sur « Mr Alladatshit » (reprenant des rimes de Method Man & Redman pour le refrain) avec leurs camarades de promo Donnis et Chip Tha Ripper, les Kidz in the Hall ont mis en exergue sans problème leurs progrès significatifs dans leurs domaines respectifs. Naledge a soigné ses hooks et son style, tandis que Double O a effectivement progressé de manière considérable en matière de finition et de , avec souvent des portions de cuivres qu’il affectionne. Il y a probablement un peu de surenchère d’invités comparé à leur premier album (qui n’en contenait aucun), mais on ne peut nier le fait qu’ils ont fait des bons choix : Phonte des Little Brother pour « Paper Trail », la connexion Chicago/Detroit « Middle of the Map pt.2 » avec Black Milk (également à la co-production) et Guilty Simpson, leurs nouveaux parrains Buckshot et Sean Price du BCC (sur le très réussi « The Pledge ») et puis Bun B, Pusha-T des Clipse et les Cool Kids sur le remix de « Drivin’ Down The Block » en partie annexe de ce rapport de stage de fin d’étude. On ne comptera pas le feat virtuel de Masta Ace sur la version originale de « Drivin’ Down The Block », sursamplé au ralenti sur ce morceau. Leur orientation artistique se dirige plus nettement vers un rap ‘all school’, intelligent et cool, des critères qui font rentrer The In Crowd dans la nouvelle vague de hip-hop, le Hipster-Hop (lire mon article C’est quoi un hipster? paru sur Streetblogger). Le titre « Snob Hop » featuring Camp-Lo et la présence des Cool Kids argumenteront en faveur de cette étiquetage. Leur compte-rendu contient des paragraphes assez déconcertants mais encourageants, comme la rencontre avec Travis McCoy des Gym Class Heroes sur le dérivé pop/rock « Lucifer’s Joyride » et leur correspondance avec la london girl Estelle (l’électro-pop « Love Hangover »). Dommage que l’influence des Neptunes sur le morceau éponyme « The In Crowd » (Tim Williams copiant Pharrell Williams qui n’est pas son frère) mais altère notre jugement malgré le résultat.

 

Quand on est jeunes, noirs, bien intégrés et éduqués comme eux, il est normal de porter un certain intérêt pour les thèmes politico-sociaux, surtout vu l’actualité du moment, et de parler de sujet de leur âge. À partir de là, on peut leur déplorer des erreurs de jeunesses (Naledge qui se prend pour Kanye West sur « Love Hangover » entre autre) et un léger manque de sérieux sur certains titres (« Let Your Hair Down » pour ne citer que celui-ci), mais les Kidz in the Hall ont su appliquer leurs connaissances à bon escient et les risques se sont avérés bénéfiques pour leur identité musicale, même si plusieurs études se tournent dans des directions insoupçconnées (notamment « Lucifer’s Joyride »). Le niveau de ces étudiants est rondement satisfaisant, et leur avenir prometteur, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir là-dessus.

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