Krayzie Bone, présent; Layzie Bone, présent; Wish Bone, présent; Flesh-N-Bone… présent et enfin, Bizzy Bone…? Présent ! Ils sont là, tous les cinq réunis pour la première fois depuis BTNHResurrection paru en 2000. Un bail pendant lequel les Bone Thugs-N-Harmony ont contre vents et marées sorti deux albums à trois (dont le mainstream Strength & Loyalty chez Full Surface Records certifié disque d’or aux US), Flesh-N-Bone purgeant une lourde peine de prison et Bizzy Bone boudant la formation. Le quintet de Cleveland maintenant au complet s’est donc rassemblée pour un huitième album qui leur ressemble, Uni5: The World’s Enemy.
Après la résurrection à l’aube du troisième millénaire, les Bone Thugs-N-Harmony amorcent une renaissance en fin de décennie. C’est mieux d’entendre ce « Rebirth »-là que la bouse rock de Lil Wayne, le flow chantonnée de Krayzie Bone et Wish Bone, la voix atypique de Bizzy Bone… DJ U-Neek assure la majeure partie des productions (avec Pooh Bear, FATBOI, Excel, LT Hutton…) de cet opus à vocation mainstream, en tout cas plus qu’il n’y paraît. Aucun gros noms du rap game à la prod ni en featuring, mais pas mal de sons faciles (« Wanne Be », « Gone », « Meet me in the Sky »…) et des histoires chères à leurs coeurs de thugs jusqu’à la mort qui prêtent à réfléchir (« Only God Can Judge Me », « Universe »). Les instrus semblent assez standards, conformes à ce qui se fait actuellement, ce qui atténue quelques peu nos ardeurs. Ils possèdent un tout petit semblant d’âme qui s’intensifie grâce à l’harmonie des cinq Bones. Parce que ce qu’il y a de bien cette reformation (à quand l’entrée de ce mot dans le Larousse?), et c’est ce qui fait la force de Uni5, c’est qu’on n’a pas cette impression refoulée qu’ils trichent en mettant en avant leur fraternité, ce n’est pas comme s’ils avaient enregistré cet album chacun dans leur coin comme pour le dernier Wu-Tang.
Les années ont passé et les cinq Bones se sont assagis – sinon ils ne porteraient pas le costard-cravate – si on considère que leurs flows relativement rapides ont considérablement ralenti quand on compare à dix ans en arrière. Le point positif là-dedans, c’est qu’ils sont plus facilement compréhensibles. Contents de les retrouver, dommage que peu de monde les accueillent.

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