Parmi les très belles surprises de 2022, parce que oui, il y en a eu, figure cet album à part d’Asher Roth, Flowers on the Weekend, entièrement par un mec aussi talentueux qu’inconnu, le multi-instrumentiste Rob Devious. Si vous aviez kiffé des cross-over rap-nusoul comme le projet Donnie Trumpet & The Social Experiment, cet album est fait pour vous.
Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de nouvelles d’Asher Roth, le rappeur roux qui avait pris le wagon de la génération 2010 avant de le quitter en cours de route pour prendre d’autres routes artistiques. Alors quand on découvre pour la première fois Flowers On The Weekend avec sa pochette sobre et fleurie, on fait ‘wow’. Et ce sera le même effet de surprise, moindre, mais présent, les fois d’après. Ce mélange de rap, nusoul avec un soupçon d’influences gospel et de rock psyché est du plus bel effet, un vrai bonheur en hi-fi. Puis ces trompettes qui donnent gaieté et joie, c’est pour me faire fondre, comme sur l’entraînant et vintage sur les bords « Back of the Class » et ce « Way More Fun » qui a réussi la prouesse de me faire kiffer le couplet de Lil Yachty. Alors imaginez ma surprise quand j’ai découvert que le producteur de Philadelphie est blanc… Plus blanc qu’Asher.
Chaque chanson est comme une mignardise différente, fondante et chaleureuse pour les oreilles, avec ses propres ingrédients, comme ce talk-box (si si) sur « In Between », ou ce « Spaceship » avec Buddy pour son côté nusoul sirupeux. Les vibes de « Flowers on the Weekend » et « Cher in Chernobyl » (l’intitulé est bizarre en effet) rappellent celles des Pac Div pour celleux qui se souviennent d’eux, ou plus loin certaines productions indépendantes des années 2000. C’est étrange comme ce mélange habilement équilibré a quelque chose d’incroyablement familier, ce qui rend cet album aussi attachant. Difficile de décrire ce sentiment indescriptible, comme ce sentir dans un ‘chez-soi mental’ avec tout ce qu’on aime autour des tympans.
Le défaut de ce chouette petit album d’Asher Roth est justement qu’il soit trop… petit : sous la barre de quarante minutes. Pis avec de vrais choeurs gospel, ça aurait été plus magique. Mais suffisant en l’état pour que ce genre de singularité s’écoute avec un plaisir inaltéré des années après, ce que j’ai pu constater vu le sourire que j’affichais. Le genre d’album qu’on aimerait écouter plus souvent tellement c’est un anti-dépresseur. Mon album-doudou de 2022 pour sûr.
LA NOTE : 16,5/20


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