Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

GoldLink « ENOCH » @@@@


Le dernier bon souvenir que j’ai eu de GoldLink remonte à Diaspora, peu avant le COVID. Une autre époque. Après, je me rappelle clairement avoir écouté plusieurs fois HARAM! (2021), l’action d’écouter j’entends, mais ma mémoire n’en avais rien enregistré, si ce n’est la track « Evian » parce que l’eau c’est important, la house aussi, et ce sentiment que le reste ne m’avait pas emballé plus que ça. ENOCH est son quatrième effort solo, un mince effort après quatre années d’absence si on se fie à la durée du projet (moins d’une demie heure). Et pourtant, c’est un des albums qui a le plus retenu mon attention cette année 2025.

C’est drôle comme des fois comme des albums qui n’ont pas l’air si importants ou grandioses, pas ultra bien fichus ni méga-géniaux, ont cette capacité à tourner dans nos oreilles à l’envie, au centre du schéma ‘intérêt – pur plaisir’. Dans un diagramme de Venn, ENOCH est pile dans cette zone. Question de sensibilité principalement. Surtout que GoldLink, qui démarre sa seconde décennie de carrière de rappeur, a réalisé comme un retour aux sources, vers la simplicité technique et les vibes de ses premières mixtapes God Complex et And After That We Didn’t Talk. Peu importe si certaines chansons ne dépassent pas les deux minutes (ça reste tout de même un point critique), la petite panoplie de beats électro-house aux accents afro-caribéens qui composent la première moitié de ENOCH sont autant de petits bonbons que l’on peut se resservir à volonté. On reconnaîtra bien entendu la touche disco de Kaytra sur « AVENTADOR ».

Quelques morceaux changent clairement d’ambiance sans nécessairement nuire à la cohésion de l’album, sauf le titre final « African » produit par Zaytoven, donnant cette impression de changer de fréquence radio en faisant une mauvaise manip’. Je pense à « MOORPHEUS » avec Fat Trel et la rappeuse HydrA avec cette dark trap hyponique et « METATRON » avec beat et refrain (signé Lola Moxom) très R&B début des 90s. Sans doute parce GoldLink nous a habitué à ce genre d’incartade par le passé. Les rythmes de cet album et notre rappeur de Washington, qui a retrouvé la motivation, parlant parfois de renaissance, sont les sources d’énergie principales de ENOCH. GoldLink reste un artiste rap à part, qui continue de cultiver son originalité et dont l’impact sur la culture est loin d’être négligeable. Garçon, la suite !

LA NOTE : 15,5/20

Postez vos avis!

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.