Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

J Dilla « Ruff Draft EP » @@@@


Voilà déjà un peu plus d’un an que Jay Dee aka J Dilla nous a quitté, ce qui a laissé désormais le champ libre à une chasse au trésor, à commencer par quelques rééditions exclusives en petite série, dont la première occasion en or fut celle de Fantastic vol.1 des Slum Village. Après le superbe adieu The Shining sorti l’été 2006 (chez BBE), au tour de Stones Throw de nous offrir quelques rares pépites avec cette reparution de Ruff Draft, un EP qui fut édité pour la toute première fois en Février 2003 (alors qu’il venait juste de signer sur le label californien) et tiré à très peu d’exemplaires vinyles en Europe exclusivement. Le package deluxe offre en cadeau un second CD avec tous les instrumentaux originaux (dix au total), de quoi combler les fans les plus fidèles.

Chronique originale écrite en Avril 2007.

Le contexte de Ruff Draft est intéressant musicalement puisque Jay Dee (devenu J Dilla) s’expérimentait vers de nouvelles sonorités, plus proches de celles qui font la réputation de la maison Stones Throw. Un apparentement contractuel qui l’a fait évoluer vers des productions de type Madlibien (le producteur vedette du label), à entendre « Reckless Driving », « The $ » et « Take Notice ». Une fusion des deux styles, le sien et celui de Madlib, qui préfigurait la collaboration entre ces deux producteurs sur le projet Jaylib, dont une nouvelle édition de Champion Sound est d’ailleurs prévue pour le 8 Mai prochain. D’autres beats incroyables sont à écouter de toute urgence, comme le « Nothing Like This » revendicateur et un terrible « Wild », dont l’instrumental propulsé par des tambourins utilise un sample de voix de gamin, rendant la musique très amusante à l’écoute. Le funky « Crushin’ » et « Make’EM NV » (qui scratche du M.O.P.) continuent dans cette recherche de musicalité simultanément épurée et riche en subtilités. Du bon son qui fait bouger la tête.

James Yancey revit pendant une petite demie heure avec ce Ruff Draft, qui s’achève sur la dédicace finale « Shoots », un big up à tous les artistes et groupes avec qui il a travaillé de son vivant ou qu’il appréciait simplement. Ceci n’est pas un ‘au revoir’, puisque l’héritage de J Dilla n’a pas fini d’être écoulé à l’heure qu’il est. Et c’est tant mieux pour nos oreilles.

*titres bonus totalement inédits.

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