Le producteur/rappeur de Washington DC livre en cette rentrée ce petit bijou qu’est « Rock Creek Park« , son second album cette année et lui aussi presqu’exclusivement composé d’instrumentaux. Si vous avez un tant soit peu d’estime pour Oddisee, vous ne verrez pas d’inconvénient à lire ces quelques lignes.

Au point de départ de cet album, du tam-tam avec un bruit parasite caractéristique d’un vinyle poussiéreux sur un tourne-disque. La base du rythme se conjugue avec l’art du sampling, art dans lequel Oddisee passe une nouvelle dan. C’est tout symboliquement que démarre « Still Doin« , le morceau d’ouverture dont je vous parle, qui est aussi le dernier titre rap, yU des Diamond District pose dessus. C’est parti ensuite pour neuf purs instrumentaux où le beatmaker s’amuse à disposer plusieurs samples d’instruments de musique (cuivres, guitares, pianos…) avec un don pour le choix des éléments et  pour la présentation quasi-gastronomique pour nos oreilles.

La trame principale est parfois soulful (« The Carter Barron » avec son échantillon de voix, « The Scenic Route » idéal au soleil couchant…), jazzy (« Closed After Dark« ), voire funky (le trip complet avec « Uptown Cabaret« ). Chaque instrumental est un mouvement continu qui laisse notre imagination inventer une histoire qui va avec et parfois bien au-delà quand on passe « The Scenic Route » et « Beach Dr« … Ce n’est pas tous les jours que l’on croise des producteurs qui se donnent la peine de faire de si beaux instrus.

Je n’exagère pas si je vous affirme que Rock Creek Park mérite autant notre intérêt qu’un opus instrumental de Madlib par exemple. Ce n’est pas dramatique si vous passez à côté, quoique… Quoique. Vous ne serez pas témoin de son évolution en tant que producteur…