On entend beaucoup parler de ce fameux Saigon, le ‘next big thing’ 2004-2005-2006-2007-2008 et probablement 2009, et dont on n’a pas encore vu la couleur de The Greatest Story Never Told, mis à part ses singles « Pain in my Life » et « C’Mon Baby ». Le seul truc qu’on a vu, c’étaient ses apparitions dans la série Entourage. Quelle frustration de voir que c’était à ça – je resserre le pouce et l’index – de sortir, mais entre temps Saigon a (dans le désordre) mis son poing dans la figure à Prodigy, posté des articles contradictoires sur son blog MySpace comme quoi il voulait lâcher le rap game et son label Atlantic a voulu le mariner dans la soupe commerciale. Maintenant ‘free agent’, on entend des rumeurs de signature chez Roc Nation, nouvelle enseigne de Jay-Z, par le biais de son producteur Just Blaze. Rien de confirmé jusque-là, on attend de voir.
Depuis sa mixtape Moral of the Story, on n’avait rien entendu de neuf et voilà que ce All In A Day’s Work tombe à pic pour ceux dont l’exaspération avait atteint les limites. C’est sa première sortie officielle depuis son street-album Warning Shot, c’est pas trop tôt. Cependant il s’agit concrètement d’un album digital de Saigon ET Statik Selektah, et non une sortie CD. Dans tous les cas, on ne va pas s’en plaindre pour une fois que les choses semblent bouger.
La conception de cet album tient dans son titre All In A Day’s Work : tout s’est réalisé en une journée entière de travail, soit en 24h chrono. De cette collaboration expresse entre Saigon et le mixtape-DJ/producteur Statik Selektah aboutit cet LP de 11 tracks de courte durée (30 minutes seulement). Que voulez-vous, on est dans une période de vaches maigres ! Je rigole (quoique…), car en considérant le fait que Statik ait produit ses instrumentaux puis les a filé à Saigon pour qu’il écrive ses textes et enregistre ses prises de voix, sans oublier le passage aux mixing et mastering, envoyer tous les enregistrements à Amalgam Digital tout ça en pendant que la grande aiguille boucle deux tours d’horloge, c’est une sacrée performance. J’imagine que les choses se sont déroulées comme tel, parce que si Statik avait déjà préparé ses beats et Saigon ses textes à l’avance, ça serait exagéré.
Heureusement que ce ptit album est bon, même si on savait à quoi s’attendre en regardant l’affiche : Statik Selektah prépare de sa recette de beatmaking habituel, avec une bonne couche de crème soulful entrecoupé de scratches, et notre MC est armé d’une dangereuse plume bourrée de punchlines, avec son flow souple et cadencé qui le caractérise. Ce type est taillé dans le même moule qu’Ice Cube, à savoir du ‘gangsta rap conscient’ qui peut s’avérer létal pour les âmes sensibles. Sa première rime de « So Cruel » est bien « I’m the same kid that murdered your brother », ce n’est pas une hallucination, il fait sans doute référence à son homicide involontaire quand il était ado. Cette track correspond bien à la définition d’attentat lyrical. All In A Day’s Work recèle quelques tueries bien fomentées (« To Be Told », « Prepare For War », « The Rules ») et d’autres titres aux infusions de Soul/Funk adoucissants comme « My Crew », « Lady Sing The Blues », le trop court « Goodbye » ou « The Reason » samplant « Do Me, Baby » de Prince (le même que « 2 Live & Die in L.A. » de 2Pac). « The Reason » est d’un certain point de vue le morceau le plus important de l’album, Saigon y délivre d’excellents couplets et lance une dédicace à Just Blaze sans omettre de relancer Greatest Story Never Told.
Allez, courage Saigon, ne déconne plus cette fois, on voit le bon bout : d’abord un autre album avec Statik Selektah, le Warning Shots 2 et pas trop longtemps après – espérons-le – Greatest Story Never Told chez Fort Knox, en croisant les doigts que ce sera bien le vaccin pour le rap eastcoast que l’on attend tous de pied ferme. Parce que là, ça fait pas moins de cinq ans qu’il caracole dans le top10 des newcomers à raconter qu’il va remettre les choses à leur place!
Voila ce qui m’a fait vraiment aimer Saigon. C’est du lourd. « To Be Told » (trop court !) et « The Rules » 2 grosses tueries, les meilleurs sons de l’opus. « Prepare For War » « Lose Her » et « The Reason » du lourd aussi. « So Cruel » « Lady SIngs The Blues » passent bien aussi. Vraiment du très très bon cet opus.
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J’ai bien aimé le projet. Le travail de Statik est propre sans etre excellent (à part sur un ou deux titres) et Saigon assure avec les qualités qu’on lui connait. Bref, je mettrais un 14-15/20.
Par contre, j’pense qu’il faut pas rever, l’album n’a pas du etre bouclé en 24 heures, Statik devait avoir des beats pré-conçus, parce que créer 11 instrus (avec samples, scratchs et tout) à partir de rien en 24 heures, c’est tendu…
Maintenant, j’espère juste pouvoir entendre « The Greatest Story Never » avant la fin de l’année :)
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Mouais pas réellement emballé par le projet en fait.
Statik c’est le genre de prodo qui me fait ni chaud ni froid, le DJ premier du pauvre en moins travaillé.
Dommage car le plus souvent il trouve de bons samples mais c’est trés mal exploité, la prod est vraiment pas soigné j’ai l’impression.
Puis passé de Just Blaze à Statik, c’est un sacré choc faut dire lol.
J’attends bcp plus ce fameux Warning Shots 2, aprés pour son fameux 1er album on verra quoi car au final cela en devient lassant d’attendre tjs et encore cet album …
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