Dans la musique comme dans la vie de tous les jours, on croise partout où l’on va une population d’inconnus en leur prêtant aucunement attention au-delà de leur présence. Rarement se dit-on qu’on l’on pourrait rencontrer au hasard de nos rencontres des personnes sur notre chemin qui pourraient être très intéressantes, comme on ne fait pas souvent attention à un CD dans les bacs qui pourrait nous être un gros coup de cœur sans qu’on le sache au premier abord.

Je ne vois pas trop comment expliquer pourquoi j’ai écouté cet EP. La question du ‘comment’, oui certainement, en l’écoutant en streaming sur HipHopDX. Mais les raisons de cet intérêt pour un rappeur, Inverse, qui m’est totalement inconnu… je ne sais pas trop. D’abord parce que ça m’est donné gratuitement. Mais cet argument ne suffit pas pour provoquer l’envie. Cette envie est probablement née de cette impression de bien-être perçu sur la pochette, montrant l’aurore se reflétant sur un océan, et le titre, So True. En ce moment c’est vrai que j’ai envie de ‘vrai’, quelque chose de zen et d’agréable, de sensations pures (sans vouloir reprendre un célèbre slogan publicitaire), c’est peut-être ce mécanisme qui m’a amené à écouter ces extraits plus que la nouvelle tape d’untel. Mon flair ne m’a pas fait défaut puisque ma satisfaction concernant cet EP de musique hip-hop fut pleinement assouvi. Petit moment de détente… 

Durant 25 minutes de tranquillité et de sérénité que procure ce mini-album, je fais ma recherche sur Internet pour me renseigner sur Inverse. Je tombe sur son blog WordPress avec un lien pour télécharger So True EP. L’adresse du billet la voici : http://inversehiphop.wordpress.com/2009/01/07/inverse-so-true-ep-download-immediately. Je continue pour savoir d’où il vient, etc…en furetant sur leur blog et je m’aperçois qu’ils forment un duo mixte. Mais sans plus d’infos sur qui est qui et qui fait quoi. Automatiquement – quel travail d’investigation n’est-ce pas – je file sur leur page MySpace (pourvu que mon explorer ne plante pas), et là je vois que ces deux MCs sont californiens et qu’ils s’appellent (ou se surnomment) Tunji et Toby. Après quoi, je ne saurai pas vous dire qui est le blanc et qui le black. En tout cas, vous avez devant vos yeux les éléments essentiels.

Place maintenant à l’essence de cet EP : de superbes instrumentaux agrémentés d’arrangements parfois acoustiques et des raps efficacement décomplexés aux thèmes libres. Les noms de producteurs ne nous disent rien mais ils parlent pour eux : Cook Classics, Decapbeats,… sans prétention vu le résultat formidable pour un si modeste projet. Le blase de Kno interpellera obligatoirement les connaisseurs, on reconnaîtra sa patte finement mélancolique sur sa prod (« Spark My Soul »), ainsi que Deacon The Villain le temps d’un refrain bluesy comme à son habitude (sur « So True »). Qu’on ne s’y méprenne pas, So True EP ne possède pas du tout la vibe caractéristiques des Cunninlynguists. L’atmosphère de l’album me rappelle beaucoup plus celle de Connected de Foreign Exchange : elle est radieuse, chaleureuse, emplie de plénitude. On est clairement dans du hip-hop dit alternatif, à mi-chemin entre de la Soul Hop et du easy listening anti-dépresseur, ou plus grossièrement les compilations de musique zen que l’on retrouve en tête de gondole de certaines enseignes de culture à vendre. Je dis ça juste pour donner un ordre d’idée. Je vous laisse ensuite à votre initiative découvrir cet EP par vous-même, même si vous n’êtes qu’une vingtaine de visiteurs à le tester, c’est déjà ça.

Inverse, remember the name.