Quand on parle d’un album d’Oddisee, on pense toujours à un produit artisanal très qualitatif, des textes intelligents, mêlant instruments live et sampling, fusion de hip-hop et de soul/jazz, le tout avec sa touche très personnelle et identifiable. To What End ne déroge pas à la règle en donnant le ‘la’ d’une belle année 2023.
To What End, comme pour chaque album d’Oddisee, c’est une porte ouverte dans son ‘chez lui’, avec son flow dynamique, ses belles compositions (parler simplement « d’instru » serait offensant) et ses rimes éclairées, lucides et instruites. Le seul changement, qui ne s’entend pas, c’est que Amir Mohamed -de son vrai nom, n’est plus publié par Mello Music Group. Parce que la critique principale que l’on peut faire à cet album, c’est d’être dans la continuité des précédents. C’est vache, ce genre de critique, quand j’y réfléchis bien. C’est comme reprocher au meilleur ou la meilleure élève de la promo de n’avoir que 17/20 alors qu’iel aurait pu avoir un ou deux points de plus.
Autant que j’aborde ses gros atouts, qui sont les chanteurs présents en featurings : Bilal (qu’il est ‘woaw’ sur « Work To Do »), CS Armstrong, Haile Supreme, Oliver St Louis (quel falsetto funky il a sur « All I Need »)… Que des voix exceptionnelles, pas venues pour faire de la simple figuration, ils font le morceau avec Oddisee, du vrai travail commun. Mon morceau préféré est indubitablement « Many Hats » avec son groove mélodieux qui me rappelle dans une certaine mesure celui « What’s The Use » de Mac Miller. C’est juste parfait, succulent. Suivi de « Bartenders » avec son sample vocal rallongé, le downtempo soulful « The Way » et « Choices » avec Phonte et sa protégée BeMyFiasco.
Oddisee est peut-être un artiste indépendant mais c’est un véritable pro de la finition et des arrangements, sans avoir besoin d’utiliser des équipements hors de prix. Intelligence, talent, polyvalence et compétences, rien de plus. Le plus compliqué maintenant pour lui est d’essayer de se renouveler ou trouver d’autres idées, pour éviter que son inspiration ne s’épuise ou ne lui évite de faire de la redite.
LA NOTE : 17/20


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