Cee-Lo « Heart Blanche » @@@½


Cee-Lo des Goodie Mob, Cee-Lo Green, Cee-Lo des Gnarls Barkley, Cee-Lo coach de The Voice US, Cee-Lo acteur de sa propre série de télé-réalité, c’est simplement sous le surnom de CeeLo (sans le tiret) que Thomas Callaway nous présente son nouvel album solo depuis cinq ans, Heart Blanche. Le défi est de taille, celui de poursuivre le succès international de The Lady Killer (certification or aux Etats-Unis, double-platine chez nos amis Anglais,…), récompensé par un Grammy Award pour le poli « Fuck You« .

Un challenge qui semble facile pour un artiste aussi génial que lui. L’astuce de ce tour de magie: Cee-Lo retombe en enfance et nous tire par la manche pour nous emmener avec lui. Un saut dans le temps trente ans en arrière pour arriver sur « Est 1980« , avec ses idôles Run DMC, Micheal Jackson, Billy Joel… Il y a cette chanson pleine d’émotions qui s’appelle « Robin Williams » qui réveille de chouettes souvenirs, et cette phrase un peu triste qui dit « now I’m afraid not to be able to laugh anymore ». Et cet air de flûte candide sur « Sign of the Times« , directement samplé de « Angela » de Bob James (musique du film américain Taxi), c’est notre âme d’enfant qui refait surface. Cee-Lo a écrit aussi une chanson adressée à sa maman aujourd’hui décédée (« Mother May I« ) sur une superbe production de Mark Ronson.

Cee-Lo fait une bien belle dédicace à toute la Dungeon Family sur « Music to my Soul« .

Beaucoup de nostalgie dans ce disque, et ses fans de la première peuvent l’être, nostalgique, rappeur que l’on a connu autrefois, car de musique hip-hop il n’en reste que des artefacts sur Heart Blanche, comme un peu beatbox  ou le recours au sampling. Il se rattrape sur ce point en faisant une bien belle dédicace à toute la Dungeon Family sur « Music of my Soul« , citant quasiment tous les membres de cette grande famille du rap d’Atlanta, de Rico Wade (un des producteurs des Organized Noize) à Andre 3000 en passant évidemment par les Goodie Mob (malgré le flop de leur retour avec Age Against  The Machine il y a trois ans) et les plus rares, Witchdoctor ou Cool Breeze.

https://web.archive.org/web/20160123073106if_/https://www.youtube.com/embed/u3-k-5KOduE

La créativité inextinguible de Cee-Lo traverse plusieurs registres musicaux, le gospel évidemment, puis vient la soul, comme ce slow jam vintage qui fait un clin d’oeil à feu Solomon Burke, « Cee-Lo Green Sings The Blues » (peut-être à cause de ces accusations de viol portées à son encontre qui ont terni son image de bonhomme au grand cœur). Il sait faire absolument ce qu’il veut. Grand écart avec la musique urbaine moderne avec ce « Working Class Heroes« , où l’on est ravi de voir que l’influence de Missy Elliott se fait largement sentir, tout en y intégrant les codes de la pop actuelle, et ce même lorsqu’il s’agit de chansons plutôt rétro (« Thornes« , « The Glory Games« ). Plus eighties, Jack Splash a composé « Better Late Than Ever« , une chanson que les Doobie Brothers n’aurait pas du tout renié. Oh, et ce sample de « Music » de John Miles, une des plus belles chansons du monde, utilisé pour « Tonight« , quand Cee-Lo voit les choses en grand tel Gatsby le magnifique.
En vingt ans de carrière, Cee-Lo Green a répandu son immense talent de son microcosme rap à la planète entière. La nostalgie est un sentiment fort et rassurant qui réchauffe le cœur, alors quoi de plus universel que d’éveiller en nous notre âme d’enfant et d’adolescent avec Heart Blanche.

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