Le 7 est un chiffre mystérieux, une grande énigme pour les curieux : on en fait des théories d’arithmétique, des calculs astrologiques, des élucubrations métaphysiques, des fixations psychologiques…
Pour Claude M’Barali alias MC Solaar, le b-boy abonné aux beaux-arts, 7 est le numéro du dernier chapitre de l’auteur, c’est égal au nombre d’albums du rappeur.
Pionnier de la prose posée, poète du rap français à la plume aiguisée, il appose ses idées qui s’émulent en commençant par une lettre majuscule, avec la langue de Molière qu’il manipule à sa guise.
Avec sa cartouche d’encre dans le barillet, il accouche sur cet opus un ballet de métaphores enrichies au phosphore retouchées par d’habiles syllabes sorties de sa bouche par dessus divers habillages sonores.
Un nouveau chapitre qui a débuté par le roman « Da Vinci Claude », où Claude MC ne fait pas le pitre avec cet exercice de composition, où il met en exergue le grand n’importe quoi de la désinformation.
Le silence est d’or mais il ne reste pas muet comme une carpe, les temps changent encore comme il le montre sur « Carpe Diem », et sa parole est d’argent lorsqu’il s’agit de parler argent, « Ben Oui ! » répondront les femmes fatales vénales, c’est décourageant.
Laarso a reçu beaucoup de critiques concernant son flow, un coup de « Clic Clic » qui claque sur un riddim afro pour laisser les rimes couler à flot, pour parler de ceux qui usent des armes à feu à outrance, ceux imposant leur propre la loi de la Balance.
Sans le tact justifiable d’un « Solaar Pleure », le rappeur tente « L’Impact Avec Le Diable » lancé par sa fureur intérieure, lorsqu’il ne rappe pas « Au Clair de la Lune » pour les enfants soldats, une pensée pour ces jeunes dans l’infortune livrés à un monde sans foi ni loi.
Solaar nous invite en voyage au soleil : carte postale du Brésil avec « Paris Samba » pour tous les habitants de l’Île et même de la ‘France d’en bas’, ou pourquoi pas une soirée « Sous Les Palmiers » avec Black Jack, petit farniente avec à la main un verre de Jack.
Le « Mollah Solaar » a été remixé à la sauce ‘crunk’, « Si On T’Demande » invite le ssoc’ Bambi Cruz, pas de mix avec un sample de funk, mais pour danser « Avec Les Loups » il y aura un air de rock.
Puis jetez un « Coup d’œil Dans Le Métro », un récit romantique sans tape-à-l’œil, sans en faire trop, pour suivre la genèse d’un nouvelle idylle qui relativise la géographie cartésienne en quelque chose de futile.
Et pour clore sur ce Chapitre 7 avec un mot pour exprimer notre gratitude envers l’homme qui nous a fait peut-être aimer le rap français en vers, en gardant cette recette et cette même attitude après 17 ans de carrière, on te dit aussi « Merci ».
(chronique écrite le 19 Juillet 2007 sur rap2K.com)