Prenez quelques secondes pour lire cet article s’il-vous-plaît. The Headphone de KJ est un des autres coup de coeur de cet Hiver à moi, JuBox et No’ (de Ekiemagazine), encore un nouvel emcee qui gagne à se faire connaître par le biais de cette petite pépite hip-hop. Ce projet ma Foi modeste et artisanal d’un jeune MC qui n’aspire qu’à la reconnaissance et réalisé par des beatmakers aussi anonymes que passionnés paraît plus ambitieux que prétendu, il respire l’authenticité, la fraîcheur, l’envie de bien faire dans les règles de l’art, toute cette mentalité qui fait la différence entre les vrais et les faux MCs. Puis ne serait-ce que pour le plaisir qu’il procure, je vous le recommande vivement.
Assez de blabla, placez les écouteurs dans vos oreilles, place à l’émerveillement que suscite la superbe intro de The Headphone. L’instru est comme paradisiaque, un sample à base de flûte, de violons et de harpe qui transporte le flow de KJ sur un nuage. Cet instrumental réapparaît par deux fois comme par magie sur « The Nitro » et « The Midtro », les checkpoints de l’album le divisant en trois parties, avec toujours cette impression d’apercevoir le nirvana sans le toucher. L’atmosphère devient plus éthérée sur « Believe Me », KJ prend les choses au sérieux pour exploiter son don microphonique. Il dévoile ses intentions, sa manière de procéder, très crédible, il nous fait part de ses rêves sur « Hood Dreams », normal pour une personne qui a du provoquer la chance et élever son niveau pour exister, comme il le raconte sur « Fresh Out The Box », joliment produit. KJ instaure un climat de confiance et de sympathie avec l’auditeur.
La seconde partie de l’album est plus dure, les beats emploient des caisses plus brutales, même si la mélancolie du sample de « The Check Up » nous méprend. « Repeat » passe une une rythmique terrible avec simplement une note de synthé continue qui se répète mais qui se révèle rudement efficace pour exercer son phrasé. Quant à « The Other Side », c’est plutôt l’introspection qui règne, les questions existentielles bien appuyées par des notes de pianos.
« Four Seasons » est la track la plus longue de l’album (relativement court), pas une valse en quatre temps mais en quatre couplets qui narrent le quotidien de KJ. Les pros auront reconnu (difficilement) ce sample de « Everybody Loves the Sunshine » de Roy Ayers séquencé de manière très originale sur « For Real », à tel point qu’on en oublierai la perf du MC. Le dernier morceau « Life » somme comme le dernier morceau d’un album. Je ne sais pas trop comment expliquer ça mais c’est l’effet que ça me fait quand j’écoute ce titre, il y a ce truc dans la musique qui continue d’avancer alors que l’auditeur reste sur place et regarde le MC s’en aller.
Après un mois en téléchargement gratuit, cet album sera commercialisé officiellement en petite quantité à partir d’aujourd’hui (18 Janvier). Un nom facile à retenir qui tient en deux lettres majuscules : KJ.

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