Alors que je sortais la tête de l’eau d’une dépression et de troubles anxieux généralisés survenus en 2021 durant le gros de la pandémie de Covid, je suis tombé par hasard dans les recos de l’algorithme de Spotify (j’ai changé pour Tidal peu après) sur « Count It » de Rochelle Jordan. Je crois que c’était vers pâques 2022. Immédiatement j’ai été happé par cette night vibe à la rythmique technique au groove diffus mais bien présent. J’ai alors eu ce réflexe de ne pas en rester à ce titre isolé pour écouter tout l’album Play With The Changes. Et depuis tout a changé au point que c’est devenu un album « doudou » pour moi.
Il faut dire que toutes les caractéristiques que je recherchais à ce moment-là étaient cochées : du groove sensuel, du rythme et de la fraîcheur. Je ne connaissais rien d’autre de Rochelle si ce n’est que c’était une artiste californienne qui s’est installée au Canada. « Love You Good » est lancé et je me prends un souffle de fraîcheur entre les oreilles, emmené par un beat drum’n bass. Un côté cardio, un côté apaisant simultanément, et entre les deux des paroles bienveillantes et douces. Les beats varient d’une chanson à l’autre, et c’est tant mieux, le plaisir d’écoute n’en est qu’accentué. Avec toujours un démarrage de rythmique assez basique, puis d’autres éléments se rajoutent et se complexifient au fur et à mesure (ça fait un peu technique de DJ) avant que Rochelle pose sa voix. Les codes sont très house music, clairement, c’est d’autant plus flagrant sur « Already », « Dancing Elephants » et « All Along ». Et c’était juste avant que Beyoncé refasse découvrir la house au grand public avec (le très bon j’avoue) « Renaissance ». De la house music, de la très bonne et moderne, avec un fond de romance contemporain, un mélange équilibré avec du rnb, c’est exactement ce qu’il me fallait.
A un moment donné, j’ai même cru que Rochelle Jordan ou ses producteurs étaient anglais tellement le style flirte (avec la langue) avec du UK Garage (les beats syncopés et les mélodies de « Next To You » et « Something »). Ben non, KLSH est de Los Angeles et il y a aussi Machine Drum que certains ici connaissent un peu (il est américain aussi). Apprendre cette info peut surprendre vu le style musical. La rappeuse Farrah Fawx sur « Broken Steele » j’ai cru aussi qu’elle était britannique. J’avoue avoir un faible pour des titres comme « Got’Em », avec son côté minéral assez surprenant, ou bien l’intimiste « Lay », très musique de chambre en mode calinou-thérapie. Il y a juste des moments où l’écriture de Rochelle Jordan pourra paraître un peu confuse, à trop s’évertuer à décrire ses pensées ou la psyché. Ce qui n’enlève en rien le fait qu’elle maitrîse parfaitement sa voix, capable de douceur, de sensualité et de franchise.
LA NOTE : 18/20


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