Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

Run The Jewels « RTJ4 » @@@@½


Ils en ont fait du chemin ces bougres de Jaime (El-P) et (Killer) Mike depuis l’important ‘préquel’ R.A.P. sorti en 2012. Je les considère comme – oserai-je le dire – le tandem rap le plus iconique et dynamique des années 2010 et pour marquer 2020, les Run The Jewels passent le cap de la quadrilogie. Le tout en indé. Chapeau bas les mecs. Chacun de leur albums ont marqué les cerveaux au fer rouge, chacun avait ses particularités, chacun était un carton de dynamite et ce quatrième épisode ne déroge pas à la règle : hautement explosif. Sans aucune précaution ça se manipule. Le volume est : au max.

Niveau particularités de RTJ4, tel est le nom de code de cet album, ça commence fort : ce sample de « DWYCK » de Gang Starr sur « Ooh La La » feat le célèbre gimmick de Greg Nice et DJ Premier aux scratches SVP. AH OUI OUI ! Simple, fun et efficace. En un mot : jouissif. Sur « Out of Sight », le même sample que « It’s Funky Enough » de The DOC. Le HH Old School est irrémé-diablement dans l’ADN des prods de ce surdoué d’El-P. Autres refs old school : « Goonies vs ET » pour le plus grand plaisir des cinéphiles quarantenaires (et au-delà), « The Gound Below »… Mais les grosses touches électro (merci Boots et Shalimar) ne sont jamais loin et les ambiances incroyables comme sur « walking in the snow » et « never look back », ou encore la bombe sonique « holy calamafuck ».

Clins d’oeils à l’énorme Run The Jewels 2 (qui demeure toujours mon préféré) avec les retours de Zach de la Rocha et Gangsta Boo (disparu en 2003). Mais il faut compter aussi sur l’apport de 2 Chainz (« out of sight ») et Pharrell qui balance le refrain terrible de « Ju$T ». Replay siouplay : « Lookin’ at these slave masters posin’ on yo $ ». Fort de café. Mais celui de « Pulling the pin » est véritablament criant : « there is a grenade in my heart ». Quel écho aux importantes manifestations contre le racisme et les violences policières, les émeutes qui ont eu lieu aux States en 2020 suite à la mort de George Floyd. Rappel du contexte au milieu duquel est sorti ce RTJ4 qui en est la soundtrack tombée à pic, celui d’une rage et d’une colère qui débordent.

38 min de son concentré de messages à la nitroglycérine, punchlines en plein bide, flows au point, beats démentiels et une énergie qui semble illimitée. La formule des Run The Jewels se renouvèle en causant toujours beaucoup de dégâts, ça bouge pas. A quand un cinquième volume ?

LA NOTE : 17,5/20

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