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Calvins Harris « Ready For The Weekend » @@@@


Son nom ne vous dit peut-être rien et pourtant vous avez sûrement dû entendre ses musiques quelques part dans l’habillage sonore d’émissions de télé sur M6. Dit comme ça, ça n’avance personne.

Calvin Harris est un anglais (a)typique, chanteur et musicien électronique, se décrivant lui-même comme un personnage ennuyeux au quotidien, un trait de tempérament à l’opposé du génial I Created Disco, son premier album (lire la chronique). Ce n’est pas pour le contredire mais les échos des chanceux l’ayant aperçu à Rock en Seine cet été l’ont qualifié de bête de scène, en même temps que sortait son second disque Ready for the Week-end, truffé de sérénades dancefloor électro-chics aux influences dance music. David Guetta peut d’ores et déjà ranger ses platines.

Calvin est ce qu’on appelle un ‘80s baby’, les influences de sa première création discographique en attestent. Mais c’en n’est qu’une infirme partie de sa culture musicale qui définit son génie créatif. Passé l’électro de laboratoire ultra-tendance et minimaliste qui l’a fait connaître en Europe, Ready for the Week-end concentre tous les éléments imaginables et indispensables pour faire kiffer toute la jeunesse branchée, glam’ et fashion de 20 à 35 ans.

Dès les premières notes de clavier de « The Rain », Calvin Harris apporte ce groove fièvreux très disco-pop british à la Jamiroquaï dont personne ne pourra se mettre à l’abri. On reconnaît immédiatement sa touche et sa voix flegmatique sur ce starter efficace, prologue de « Ready for the Week-end », débutant par un entraînant piano brit-pop pour nous emmener jusqu’à ce refrain endiablé que ne nous donne qu’une seule envie : s’évader sans réfléchir et s’exprimer corporellement sur la piste de danse.

Les années 90 ont été la source d’inspiration principale de cet opus, reprenant des codes de la dance music du siècle dernier sur des club-tracks impeccables du genre « You Used To Hold Me », « Relax » alternant entre guitare sèche et synthés agressifs, et « Flashback » qui montre que le has-been sait être une mode. Chapeau, il réussit les doigts dans le nez là où Armand Van Helden avait échoué avec Ghettoblaster. L’électronicien anglo-saxon prend également un malin plaisir à nous guider sur de fausses-pistes (« Blue », « I Am Not Alone »), tentant de nous prendre par surprise avec de la guitare avant de nous en mettre plein les oreilles. Autrement, les effluves disco-funky style avec des basses infectieuses à donf font fureur sur « Stars Come Out » et le super fun « Yeah yeah yeah La la la ». Ses mélodies font mouche, redoutables, pleines de signaux que se traduisent sur notre comportement par le besoin de s’éclater. Parmi les plus belles, il y a ce « Burn Nights » qui nous transporte voyage dans la nuit étoilée jusque dans le cosmos.

Je n’ai pas non plus parlé de l’inclassable « Limits », qui manifestement définit le style de Calvin dans son ingéniosité. Ce cher Calvin n’a pas d’autre sujet que de parler de romances, les plus rigolotes sont celles qui tombent à l’eau comme il le raconte sur « Worst Day » avec le rappeur Izza Kizza, une chanson partant dans un délire Outkastien à la « Hey Ya » en plus techno.

Are you ready for the week-end ? La question ne se pose pas.

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