The Internet « Hive Mind » @@@@½


Ils sont chacun partis voguer en solitaire et les voilà réunis : The Internet. Il faut croire que chacune des pépites des différents membres sortis en 2017 et 2018 n’a fait qu’accroître notre impatience plus que de la combler. Faisons l’inventaire par un tour des artistes en présence sur la pochette de Hive Mind : assise à gauche les jambes écartées, Syd, l’auteure de Fin sorti en major, celui qui a ses couilles posées sur la caisse c’est Christopher Smith, rien à son actif pour le moment; ensuite posé dans la fauteuil, Matt Martians, qui gère claviers et console, avait proposé en digital The Drum Chords Theory; derrière lui Patrick Paige qui a récemment publié le bijou Letters of Irrelevance, et curieusement accroupi et nous troublant de son regard, le guitariste Steve Lacy qui a rejoint la formation avec Ego Death avant de sortir un brillant EP. Mélangez cet ensemble et vous avez ce cinquième opus.

The Internet est un groupe en constante évolution. Autour du couple Syd/Matt ont été magnétisés Patrick puis Christopher en 2013 et Steve en 2015, chacun apportant leur fraîche contribution que ce soit au niveau de la composition, des voix, etc… Des arrivées mais aussi des dépars. On a vécu celui de Tay Walker après l’excellent Feel Good et Jameel « KiNTaRO » Bruner après Ego Death. Il était donc intéressant de voir comment les maturations individuelles allaient se matérialiser musicalement et le résultat sur « Come Together » est sans appel : plus groovy que jaja. On aurait pu craindre légitimement que les aventures en solo aient quelque peu disloqué leur cohésion mais c’est tout l’inverse qui se produit : les membres de The Internet semblent heureux tous ensemble et ce bonheur est terriblement contagieux. L’imparable single « Roll (Burbank Funk« ), qui nous avait mis l’eau à la bouche, en est le parfait exemple, avec ce rythme disco qui va faire chauffer le dancefloor. Pareillement sur le suave « La Di Da« , une chanson légère, funky et exotique qui donne envie de foncer à la plage avec ses airs de bossa nova, un exercice qui rappelle ceux des Jamiroquai sur Return of the Space Cowboy.

Le charme et la délicatesse de Syd fait toujours merveille, impossible de se lasser de son attitude et de sa voix satinée (« It Gets Better (With Time)« , « Stay The Night« ). Elle se fait plus discrète aussi,  une place moins proéminente pour être soit plus planante (« Wanna Be« , « Humble Pie« ), soit laisser libre court à des parties plus instrumentales ou aux autres membres de s’exprimer à leur manière, notamment Steve Lacy au micro sur « Roll (Burbank Funk) » ou pour un passage de guitare électrique ultra-sensuel sur le single « Come Over » puisque le titre incite à des moments de complicité crapuleux. En tout cas, chacun des musiciens y met de sa personne et de sa personnalité pour trouver ce juste équilibre à Hive Mind, et surtout pour nous partager un agréable moment de convivialité musicale. On retrouve par ailleurs dans leur compositions des mélodies neptuniennes (« Mood« ) et même plus cosmiques que ça (la seconde partie de « The Beat Goes On« ). Que du bonheur je vous dis !

Maintenant qu’on est en plein kif de Hive Mind, il va falloir pour nous faire la même chose qu’après chaque périodes d’écoutes répétées d’un nouvel album de The Internet : réécouter leurs anciens albums, et… patienter sagement jusqu’au prochain. Pas pour rien que c’est devenu mon groupe préféré de la décennie.

2 commentaires Ajouter un commentaire

    1. Sagittarius dit :

      bien vu, merci!

      J’aime

Répondre à Sagittarius Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.