The Game « The Documentary 2 » @@@@


The Game avais juré ceci : The Documentary 2 sortira en 2015, soit dix ans après The Documentary « 1 ». Tout de suite les souvenirs fusent autour de ce premier et unique album chez G-Unit/Aftermath dirigé d’une main de maître par Dr Dre et sa dream-team de producteurs qui ont livré des instrus mi-West mi-East, sa kyrielle de name-dropping (plus d’une centaine), ses tueries inoxydables comme « Higher« , « How We Do » et « Dreams« , les refrains de 50 Cent et son histoire de membre des Bloods. Quelques jours après la sortie de The Documentary, Chuck Taylor était congédié du G Unit pour crime de lèse-majesté envers 50 Cent.

Les années ont passé et l’eau a coulé sous les ponts depuis son beef avec Fifty et son départ d’Aftermath. The Game a continué sa carrière en major en livrant les cinq albums prévus dans son contrat avec Interscope (l’excellent Doctor’s Advocate en 2006, LAX en 2008, R.E.D. Album en 2011 et enfin Jesus Piece en 2012) avant de filer en indépendant en montant sa structure Blood Money Entertainment avec un autre rescapé d’Aftermath mais moins chanceux, Stat Quo. C’est dessus que Game publie The Documentary 2. Avec deux fois plus de name-dropping? Ne soyons pas mauvaise langue mais l’idée d’une grosse séquelle était séduisante à condition qu’elle soit d’un niveau de lourdeur au mieux équivalent à son précurseur multi-platine.

Et là, dix-huit tracks sont déballées, avec énormément d’invités de marque. Ambiance retrouvailles pour certains comme Kanye West, Dr Dre et les Cool & Dre qui étaient présents sur le ‘un’, will.i.am (regard terrifié mais soulagement par la suite, vous verrez), suivi de Jelly Roll et Ice Cube qui ont contribué les albums suivants. Parmi les autres VIP du ‘deux’, Drake sur le single « 100« , Kendrick Lamar, Future, l’ancien prince de la westcoast Snoop Dogg, Diddy (!) et Q-Tip (!!!). Parmi les producteurs, on observe un certain Bongo the Drum Gahd (raccourci en Bongo) et qui gère une partie des instrumentaux de Documentary 2. Faut voir si on peut on lui faire confiance, cet album est l’occasion pour lui de faire ses preuves et voir si The Game a toujours l’oreille pour bien choisir ses productions.

Comme pour Documentary ‘1’, le gangsta-rap du ‘2’ fait le grand écart latéral entre Est et West, facial entre bleu et rouge (vous savez de quoi je parle) et un autre frontal entre old school et new school. Tout est une histoire de samples, entre classiques de la Soul comme « I Put a Spell On You » sur « Standing on Ferraris » (prod Jahlil Beats), ou du jazz pour le passage de Q-Tip sur « Circles » pour conserver la vibe Native Tongue (c’est « Montara » de Bobby Hutcherson pour ceux qui cherchaient l’original). Comme sampler D’Angelo et les Bone Thugs N Harmony sur Jesus Piece avait merveilleusement bien marché, The Game et Bongo remettent ça pour donner une touche moderne (c’est le truc plus forcément à la mode de sampler des morceaux nusoul ou rap/r&b des années 90 à nos jours). Sur « On Me » (la track 2 feat Kendrick Lamar), ils utilisent « On & On » d’Erykah Badu (ils ont osé toucher l’intouchable), s’ensuit « Step Up » qui sample « Step Into the Arena » des Gangstarr. Plus contemporain, « Mula » avec Kanye West (prod Boi-1da) a ponctionné un échantillon du duo Phantogram (qui viennent de sortir Big Grams avec Big Boi). Plus nostalgique, le refrain « Just Another Day » reprend sa propre chanson « Where I’m From » pour faire écho au premier Documentary. L’album a du coûter un poumon, une moitié de foie, 2 reins, un bras et demi, 3 centimètres carrés de rétine et 10 fois plus en peau du cul, rien qu’en sample clearance. Même Mike Will Made It a mis la trap music de côté pour sampler du piano sur « Summertime » (feat Jelly Roll).

La plupart des featurings apparaissent comme des acteurs de ce documentaire, quand d’autres ne font que des refrains ou de simple figuration de marque, tels Future sur « Dedicated » (co-produit par Hit-Boy) et Drake très bon sur « 100 » avec sa vibe r&b à l’étouffée (produit par Cardo et Juliano). Ne soyez pas effrayés par la présence de Will.i.am (ou de celle de la discrète Fergie), il s’est remis à faire des beats hip-hop (« Don’t Trip » avec Ice Cube et Dr Dre et « LA » avec Snoop et Fergie), sans revenir à son meilleur niveau sur ce registre-là.

Game rapporte des tranches de vie et de sa carrière sur pas mal de morceaux, une rétrospection que l’on retrouve sur le smooth « Just Another Day » qui retrace son parcours (pour la Nième fois) et « Dollar and a Dream » avec Ab-Soul (co-prod Cool & Dre), morceau qui enchaîne sur « Made In America » retraçant en quelque sorte son processus de fabrication et ses influence sans manquer de citer JT The Bigga Figga (qui l’a découvert) et 50 Cent (sans rancune). Le rappeur de Compton s’illustre avec une panoplie de flow sans jouer les imitateurs (pour une fois), plus spécialement sur le monumental « The Documentary 2 » produit par DJ Premier. « I’ve been rapping for 12 years, 6 months, 16 days/ Now I’m a veteran, spit a 16 sixteen ways/ Sixteen in a clip, spit it 16 ways/ I know six teens, pull up to a sweet sixteen and spray », oui Game sait faire du wordplay, comme il a su le faire. C’est vrai que c’est un point auquel on ne prête pas souvent attention chez lui. Petit morceau choisi : « I was Bloodin’ like menstruals » par exemple. L’affiliation avec les N.W.A. qu’il a revendiqué depuis ses débuts se poursuit sur « Don’t Trip » avec Dre et Cube qui ont le vent en poupe avec leur biopic. Faut pas oublier que The Game a eu droit à un morceau pour lui tout seul sur Compton de Dr Dre SVP, alors que 50 n’a pas été appelé. Tralalère.

En refaisant plusieurs fois le tour de The Documentary 2, la satisfaction est de mise. Bien qu’inégal (que viennent faire la première moitié de « Circles« , « Bitch You Ain’t Shit » et le médiocre « Hashtag » avec Jelly Roll se prenant pour Lil Jon), cette suite est plaisante et richement fournie. Il est vrai qu’il manque Scott Storch et Just Blaze aussi, et que certains morceaux auraient pu être mieux réussis. Est-il malgré ces doléances le digne successeur du porte-avion que fut The Documentary ? On peut répondre par l’affirmative.

Place rapidement au seconde disque. Hein? Oui il semblerait que le ‘2’ de The Documentary 2 signifie ‘deux disques’.

8 commentaires Ajouter un commentaire

  1. d’accord pour tout, sauf pour « Hashtag » que je trouve assez sympa même si Jelly Roll est bien meilleure quand il chante que quand il hurle

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  2. Pointue dit :

    Déjà la fuite ?

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    1. Sagittarius dit :

      Mieux à faire que répondre à de l’ignorance de ta part, rien de plus. Ne devrais pas tu éviter de perdre ton temps également ? Game c’est pas GZA ou Black Thought hein :)

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  3. Pointue dit :

    Rarement lu une critique aussi vide et complètement à côté de la plaque. Mes respects !

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    1. Sagittarius dit :

      merci, mais ça manque d’argument ! et je parle de la « pauvreté » des lyrics dont tu fais allusion dans le message qui a suivi (et inutile), je pense que tu n’as pas compris le thème de l’album :)

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      1. Anonyme dit :

        L’album à un thème ? Lequel ?

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        1. Sagittarius dit :

          bon si tu poses la question, je risque de perdre du temps…

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  4. Bompton dit :

    LA prod de Bitch you aint shit est tout simplement parfaite je te trouve dur.

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