Sorti avec cinq ans de retard, The Greatest Story Never Told de Saigon a définitivement marqué le début cette nouvelle décennie rap. Presque deux ans plus tard, le rappeur de Brooklyn se lance dans un défi tout aussi compliqué que ce qu’il a traversé pour sortir son premier disque: convaincre avec un successeur digne de ce nom, Bread & Circuses, avec Just Blaze à la production exécutive. Coïncidence (?) du calendrier, ce second volet a été livré le jour de la réélection de Barack Obama.
La question qui vient immédiatement à la bouche au sujet de The Greatest Story Never Told 2 est: qu’est-ce qu’il vaut comparé au premier? On peut y répondre tout de suite : il semble évident qu’il ne pouvait pas égaler GRSNT premier du nom. Un premier album taxé d’excellent est une toujours malédiction pour n’importe quel artiste, la comparaison est dans 99% des cas inévitable. D’autant plus que si Just Blaze chapeaute l’album, il ne participe qu’à deux instrumentaux, dont le premier track « What You Paid For » qui assure la continuité l’opus précédent. On sait d’avance que les productions seront un cran voire deux en dessous du premier volet. Elles sont assurée par DJ Corbett (vu ses mixtapes), Shuko (aperçu sur les projets annexes de Vinnie Paz) et quelques anonymes.
Saigon ne change pas de fusil d’épaule et c’est tant mieux. Il poursuit son discours social et politique pour faire avancer le rap dans le bon sens, il avait beaucoup de choses à dire. Ce qu’on apprécie chez ces rappeur sont aussi ses titres conceptuels, comme ici « Rap vs Real » (avec quelques rimes supplémentaires en fin d’album). On a droit à des jolis morceaux, comme « Game Changer » embelli par la voix de Marsha Ambrosius, « Forever Dreamin’ » et le smooth « Relafriendship« , comme des bangers du type « Blown Away« , qui parle de personnalité qui se sont faites tuées (de 2Pac à Martin Luther King en passant par JFK). D’autres comme « Best Thing That I Found » (feat Lecrae) et « Let Me Run » font plutôt dans le mainstream, avec un message plus universel. Avec un le recul, Saigon calque sur cette suite les éléments qui ont fait le succès critique de Greatest Story Never Told.
Après, le tableau est loin d’être aussi flatteur. Les featurings de cet opus pour Bread & Circuses sont bien vus pour compléter les propos de Saigon (Styles P, Chamillionaire que l’on avait pas entendu depuis un bail et stic.man), mais loin du prestige du premier album (qui comptant Raheem DeVaughn, Jay-Z, Swizz Beatz, Q-Tip…). Puis il faut reconnaître que le single avec Styles P (« Not Like Them« ) est loin d’être la panacée, la collaboration avec la moitié des dead prez est un prétexte pour un ‘part deux’ de « Blown Away« , pire la feat de Cham sur « Keep Pushing » se limite à un refrain où l’on reconnaît à peine sa voix sur un instru laid-back typiquement new-yorkais. Pourtant Saigon fait preuve d’énormément de volonté pour pousser ce projet, avec des ogives comme « Our Babies 2« , toujours dans cette optique de pérenniser Greatest Story Never Told.
Au-délà du fait que Bread & Circus connaît pas mal de faiblesses (prods en deçà, gestion des featurings, trop de ‘part deux’…), Saigon est tellement volontaire qu’il parvient tout de même à talonner The Greatest Story Never Told. Retenez juste ceci: Bread & Circuses est une bonne suite, meilleure qu’on l’imaginait.
Il est fort ce mec franchement, malgré les lacunes de l’album (au niveau prods) c’est un des seuls mc’s qui me fait vraiment plaisir. The GSNT premier du nom m’a vraiment fait péter un cable notamment le passage de « It’s alrignt » à « Believe It » et « Oh Yeah ». Le travail de Just Blaze est sans égal sur cet album. Je regrette que l’on ai plus de combinaisons MC & Producteur à la manière Eric B ou Guru. Pour moi Saigon ne vas pas sans Just Blaze…
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