C’est qui ce blanc-bec au look de lycéen punk qui se fait appeler Machine Gun Kelly? Encore un type qui surfe sur la veine de ces visages pâles tatoués comme Mac Miller et Yelawolf ? Ce spécimen de 22 ans qui nous arrive de Cleveland a connu un parcours devenu académique en commençant par des mixtapes en 2006 avant de se connecter avec des poids lourds, ici les Three 6 Mafia qui lui mettent le pied à l’étrier. Ce n’est qu’en 2011 que Diddy lui met la main dessus, lui tend un stylo et une offre qui ne se refuse pas. La suite on la connaît mieux: un feat avec DMX, un EP Half Naked & Almost Famous et maintenant cet album Lace Up, du même nom que sa mixtape parue en 2010.
Merci Wikipedia de m’avoir fourni la moitié de ces infos sur MGK. Ah si, je connais une anecdote sur lui, et c’est par le biais de Vinnie Paz (oui oui) que je l’ai apprise: il a connu le rap grâce à « Roll Out » de Ludacris.
Première partie de Lace Up très orientée vers le sud sale (on lui trouverait presque un petit côté Lil Wyte sur « Wild Boy« ), avec ces prods de Southside et Drumma Boy, et que ça gueule sur le refrains (merci Lil Jon, Waka Flocka Flama, Synysta Gates, M. Shadows…). Faut reconnaître que les featurings font une grosse partie du taf. DMX lui rend la pareille en double après « I Don’t Dance » sur « D3MONS » (prod. Dame Grease), Bun B lâche un couplet sur « What I Do » comme si c’était son morceau, Tech N9ne et Twista, bien que pas à leur maximum de leurs flows, éclipsent le gamin sur « Edge Of Destruction« , ou encore DJ Jazzy Jeff (oui, Jazzy Jeff), qui pose des scratches sur « On My Way« . MGK a pourtant une présence certaine, avec sa nervosité communicative et son flow qui sait être rapide. Insuffisante manifestement.
Puis arrive ce lot de titres rap ultra-formatés (synonyme de pop à base de rock, piano/violons…) probablement conseillés par sa maison de disque, comme « All We Have » « See My Tears » (prod J.U.S.T.I.C.E. League), « Runnin’ » et « Invicible » feat Ester Dean produit par Alex Da Kid (à qui l’on doit « The Way You Lie » d’Eminem & Rihanna, vous voyez le genre),… Bref toute la seconde moitié de Lace Up. Hé ouais mon ptit gars, faut bien trouver quelques clients quand on est en major.
Après plusieurs écoutes de Lace Up, MGK n’a pas encore piqué ma curiosité. Il est bon mais sans plus, l’album s’écoute, mais sans plus. Dans le fond, il est un rappeur banal comparé à des gars comme Mac Miller ou Yelawolf (la comparaison revient fatalement), qui ont réellement un truc caractéristique bien que leurs orientations artistiques peuvent sembler chelous. On dirait que le jeune rappeur était livré à lui-même lorsqu’il a conçu ce skeud, tout en devant s’acquitter de quelques figures imposées. Ce qui semble fondé, MGK a expliqué dans une interview donnée à HipHopDX que les exécutifs d’Interscope et Diddy n’ont entendu l’album qu’une fois finalisé, Diddy lui ayant fait la remarque suivante « pourquoi sembles-tu si en colère? » après coup, avant de conclure par « j’ai bien aimé ». Sans plus.