En quittant AllIDo Records pour signer chez Maybach Music Group, Wale a délaissé son backpack pour devenir swag. Fini l’image du gentil rappeur de Washington qui côtoyait les Roots, 9th Wonder et Mark Ronson, il faudra bien se faire une raison. Wale ne cache plus ses ambitions : s’il est devenu très copain avec Rick Ross, c’est pour rouler tranquillement en Maybach super-équipée pour négocier le virage de l’album sophomore tout en accélérant sa carrière, avec le succès au bout du chemin.
Il y a des raisons de critiquer ce choix facile de s’acoquiner avec un puissant label, mais ça s’est avéré payant. Avec près de 160 000 copies vendues la première semaine d’exploitation, on peut même dire que ça lui a réussi. Wale a-t-il vraiment changé ? Oui et non. Quand on y repense, Attention Deficit était un album tout aussi mainstream que Ambition. Ses deux albums possèdent quelques points communs, comme des morceaux commerciaux, des featurings avec des gars du sud, des instrus originaux, des samples cuivrés, des refrains r&b… Sur la forme, Wale a conservé ces ingrédients-là. Evidemment, quand on enregistre dans des studios à Atlanta, l’atmosphère générale n’est plus la même. Les samples cuivrés sont beaucoup plus classes (« Miami Nights« ), le beats soulful sont plus smooth (« That Way » samplant Curtis Mayfield qui figurait déjà sur la compilation MMG volume 1) et pour chercher des sonorités novatrices, il va chercher Diplo (« Slight Work » feat Big Sean). Quoi que, ce banger ressemble curieusement à « Touch It » de Busta Rhymes, avec cette alternance de bass-beat et caisses claires, cette sirène…
Les changements ne sont pas trop visibles. C’est juste que le Wale de maintenant n’est plus le même que celui d’avant Attention Deficit. Comme une entrée triomphale, « Don’t Hold Your Applause » qui débute l’album suggère une pointe fausse-modestie. Aujourd’hui il est devenu le « Double M Genius« , le poète de Maybach Music. Le rappeur de DC est devenu plus matérialiste dans son discours. Il est indéniable que le fait de côtoyer Rozay l’a subtilement influencé, jusqu’à son flow. Ce n’est pas flagrant mais en se passant les titres égotrip comme « Legendary » et « No Days Off » (avec cet instru statutaire de Toomp) que l’on peut s’en rendre compte que son débit est un peu plus discontinu, avec ces légers temps morts entre chaque vers. Dans sa nouvelle vie de rappeur, les « Pretty Girls » sont devenues « Illest Bitch« , « Ambitious Girl« … Les morceaux orientés r&b, de bonne facture, sont plus ‘masculins’ (Miguel sur le single « Lotus Flower Bomb« , Ne-Yo et surtout un Lloyd éblouissant sur « Sabotage« ). Pour ce qui est de sa ‘réconciliation’ avec Kid Cudi sur « Focused« , ce n’est pas très probant…
Ambition est un album qui a un goût de succès. Son passage vers le côté obscur du rap game n’a pas eu raison de son talent, bien qu’on ait eu raison d’avoir une appréhension à ce sujet. Wale a l’air de se plaire dans son nouveau style. Ce n’est pas l’évolution que les fans de la première heure aurait souhaité, mais ça lui réussit plutôt bien.
Félicitation à Chris Barz qui a co-produit « Dont Hold Your Applause » !
Alors que dire de cet album… Tout d’abord à la première écoute, j’ai été dérouté par le virage qu’a pris Wale qui jouait dans une case plutôt Alternative du rap. Après plusieurs écoutes, j’aime beaucoup cette album avec les sonorités il est vrai qu’on sent la patte de Rick Ross qui pourrait poser aisément sur chacun des sons, mais Wale assure !
Mention spécial à Sabotage avec le refrain parfait de Lloyd qui fait penser à MJ (RIP) ainsi qu’a Illest Bitch Alive qui me fait penser à How to Love en réussi (…)
Pour finir changement de virage réussi pour Wale.
Encore une fois très bonne chronique !
J’aimeJ’aime