Et de trois. Killer Mike boucle sa trilogie avec Pl3dge, avec le support du label de T.I., Grand Hustle. Une sortie sous de bons auspices pour Mike Bigga, lancée par le single bouncy aux saveurs orientales « Ready Set Go » produit par No I.D. (Kanye West, Common,…), sans parler du remix avec Big Boi des Outkast, avec qui il a enterré la hache de guerre depuis un petit bout de temps.
Ce troisième et dernier volet marque le retour significatif des Smiff & Cash, très présents sur le premier, ainsi que les Sweatbox Productions, Tha Bizness,… ce qui donne déjà une idée de la teneur de l’album, truffé de samples de Soul (« American Dream », « Ric Flair »,…). Le discours ghetto-socio-politique de Killer Mike le hustler ne s’écarte pas de sa feuille de route, vecteur de messages d’espoir (« Follow Your Dreams ») ce qui est une bonne chose, bien que son flow ait perdu en puissance par rapport à ses débuts. Quelques titres font le lien avec les deux anciens opus de la trilogie, comme « That’s Life II » et le superbe « God in the Building II ». Un manque d’inspiration peut être à l’origine de ces suites, elles ne sont pas pour autant des copier-coller équivoques avec affublés d’un ‘II’.
Pas beaucoup de featurings, mais le plus important est qu’Atlanta soit bien représenté, par l’ intermédiaire de Young Jeezy (« Go Out on the Town ») et Gucci Mane (« Animals »). Le seul invité extra-muros, Twista, est descendu de sa ville de Chicago pour poser un couplet en moins-haut-débit sur « Players Lullaby », sans plus. ‘Loin d’être mémorable’, c’est l’impression qui ressort après plusieurs écoutes répétées. Comme pour Bun B avec sa ‘Trillogie’, cet assez bon dernier volet s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs de manière trop convenue et prévisible, hormis ce morceau original produit par Flying Lotus, « Swimming ». Ceci dit, Pl3dge boucle la boucle avec un opus costaud, en cohérence avec les deux volumes I Pledge Allegiance to the Grind.