Snoop Dogg « Doggumentary » @@@½


Après l’amère déception de Malice N Wonderland, je n’attendais rien de spécial de la part de Snoop avec the Doggumentary. Je m’étais mis dans la tête que seul sans producteur derrière lui pour le diriger, il était incapable de mener un projet sans s’éparpiller dans tous les sens. Et quand j’ai entendu le single « Wet », douloureuse tentative de travestissement eurodance (commandée par le Prince William pour son mariage) et sa participation sur le single de Katy Perry, j’ai campé sur ma position au point de ne pas jeter une oreille sur les extraits qu’il mettait en ligne à l’occasion de son opération #passpasstuesday. Jusqu’à ce que j’écoute ce 11e album du Bigg Snoop Dogg, plus westcoast qu’espéré. Je retire – en partie – ce que j’ai pu dire.

La liste de producteurs (Battlecat, Fredwreck, DJ Khalil, Rick Rock, Warryn Campbell, Scoop DeVille, Meech Wells…) et de featurings (Daz, Kokane, Too Short, E-40,…) ne trompe pas sur le milieu de vie du D.O. Double G, le climat de ce documentaire sur le canidé californien s’en ressent. Personne n’est dupé pas sur la marchandise et la confiance s’installe dès l’intronisation de l’album avec Bootsy Coolins, légende de la p-funk, sur « Toyz N Da Hood » (en référence à Boyz In Da Hood évidemment) pour rappeler son pédigrée funky. L’oreille se focalise alors préférentiellement sur les multiples tracks ensoleillées : « Wonder What It Do » feat Unclee Chucc, « Peer Pressure » (dont le beat ressemble à « Crazy » sur Blue Carpet Treatment), « We Rest N Cali » feat Goldie Loc (et un soupçon de vocoder pour le côté authentique), « The Weed iz Mine » avec la star montante Wiz Khalifa pour un combo inédit de blunt brothers, « El Lay », « Gangbang Rookie » qui introduit Pilot sur un instru bien senti de Jake One… La gamelle du vétéran du gangsta-rap est savoureuse avec toutes ces pièces de choix, c’est smooth et laid-back, deux adjectifs qui conviennent à la personnalité nonchalante du Boss de la Westcoast.

Dans la grosse vingtaine de morceaux que constitue Doggumentary y figure inévitablement une fraction de nourriture au goût fadasse, limite toxique pour la santé (trop d’engrais chimiques?). C’est le cas du single « Wet », ou « Sweat » selon les versions (et son remix avec David Guetta parce que c’est David Guetta) et l’affreux « Platinum » avec une sous-performance de R Kelly sur une prod de Lex Luger (quand on accroche vraiment pas…). Le vrai tube est incontestablement « Boom ». Au-delà de l’apparition de T-Pain, Scott Storch réalise l’adéquation idéale entre rythme dancefloor contemporain et sonorités synthédisco des années 80. Mais moderniser sa musique rap avec des sonorités actuelles n’est pas nécessairement utile pour Snoop, le lourd « My Fuc’n House », « Raised in da Hood », « Take U Home », « It’s D only thang »… remplissent l’opus sans améliorer la moyenne, l’effet est neutre. En revanche, l’étonnante collaboration avec les Gorillaz sur « Sumthin Like This Night » est aussi réussie qu’originale, la fusion des styles Snoop/Damon Albarn est simplement parfaite ! La prod quatre étoiles luxe de Kanye West sur « Eyez Closed » n’est pas trop mal, bien que ce soit plus du Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye que du Snoop. La chanson country « Superman » avec Willie Nelson est par contre nettement moins kiffante que « My Medicine » (qui se trouvait sur Ego Trippin’).

Encore loin d’être gangsta comme à la ‘bonne époque’, The Doggumentary demeure l’album le plus Westcoast de Snoop depuis bien longtemps, hormis quelques tracks jetables. Pour résumé, voici ma trackliste idéale :

« Toyz N Da Hood » feat Bootsy Collins (prod. Jake One)

« The Way Life Used to Be » (prod. Battlecat)

« Wonder What It Do » (prod. Battlecat)

« Peer Pressure » (prod Fredwreck)

« I Don’t Need No Bitch » feat Kobe & Devin the Dude (DJ Khalil)

« Boom » feat T-Pain (prod Scott Storch)

« We Rest N Cali » feat Bootsy Collins & Goldie Loc (prod. Mr Porter)

« El Lay » feat Marty James (prod Scoop Deville)

« Gangbang Rookie » feat Pilot (prod Jake One)

« The Weed iz Mine » feat Wiz Khalifa (prod Scoop Deville)

« Take U Home » feat Too Short, Kokane & Daz (prod Meech Wells & Soul Mechanix)

« Sumthin Like This Night » feat Gorillaz (prod Damon Albarn)

« Eyez Closed » feat Kanye West & John Legend (prod Kanye West, Mike Dean & Jeff Bhasker)

« Cold Game » feat Latoiya Williams (prod. Rick Rude)

7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Zac dit :

    Mon commentaire est un peu dur désolé, surtout qu’avant d’acheter ou de télécharger un album je lis souvent ton avis si tu en donnes un. J’aime bien ton blog, j’ai juste été déçu par quelques notes, mais ça n’enlève rien à ce que tu fais.
    Continue à donner ton avis même si on ne peut pas toujours être tous d’accord.
    Et merci ;)

    J’aime

    1. Sagittarius dit :

      y a pas de souci ! c’est tjs un problème parfois existentiel de mettre telle ou telle note… un grand combat intérieur lol mais je me rends bien compte que des fois, avec le recul, j’ai ptet sur/sous-noté…

      J’aime

  2. Zac dit :

    J’ai bien aimé cet album, et j’aimais bien tes chroniques en général.
    Mais depuis un moment je trouve tes notes absurdes la plupart du temps… La même note pour cet album que pour Recovery d’Eminem en est le meilleur exemple. Etrange…
    Mais bon c’est ton site, et ce sont tes notes!
    Bonne continuation.

    J’aime

  3. Luca dit :

    J’ai trouvé cette album bien kiffant, on pourrais presque le considérer comme une fusion entre the ego trippin avec ces sons assez experimentale (superman, wet, sumethin like this night) et the blue carpet treatment avec les instru plus westcoast (peer pressure, wonder what i do, this weed is mine).
    Bref, cette album aurait put être un bilan de ces deux albums si il n’y avait pas eu cette étron de malice n wonderland au milieu.

    J’aime

  4. remi l. dit :

    ok!!!
    ça arrive.
    moi j’avais bien accroché

    J’aime

  5. remi l. dit :

    Bonne chronique, l’ensemble relève le niveau par rapport à son précédent opus. Moi j’avais trouvé Wet marrante même si totalement déconnecté de l’univers de Snoop. Par contre, à aucun moment tu ne parles de My Own Way avec Denaun Porter, typiquement dans la logique des sons de Kon Artis au refrain et à la prod et qui pour moi, était une grosse réussite, même si un peu courte. Je crois qu’elle apparait bien dans la tracklist, tu l’as zappé?

    J’aime

    1. Sagittarius dit :

      non, c’est juste que je la trouvais ennuyeuse ;p

      J’aime

Postez vos avis!

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.