Ricky Rozay avait dans l’idée de sortir pour Novembre 2010 une réédition de Teflon Don (lire la chronique) avec quelques titres supplémentaires, histoire d’entretenir le succès de son quatrième album dont les tubes “MC Hammer”, “B.M.F.”, “Super High” et “Aston Martin Music” font rouler sa Maybach sur l’or. Son copinage avec son manager Diddy, qui veut faire de lui le nouveau Biggie et avec qui il forme le duo de Bugatti Boyz, y est probablement pour quelque chose aussi.
Bref, le boss de Miami a finalement revu ses plans et envisagé une autre stratégie marketing. Avantagé par son physique de gros barbu, il s’est déguisé en Black Santa pour livrer la veille de Noël son nouveau street-album Ashes to Ashes aux fans qui le désirent, avec dans la hotte des morceaux inédits de Maybach Music.
Bien installé dans ses bottes avec une grosse présentation signée Diddy, Ross propose une alternative jumelle à Teflon Don avec des tracks bien lourdes pour commencer. D’après le beat mitraillé et les violons dantesques de “9 Piece” (feat T.I.) similaires à ceux de “BMF” et “MC Hammer”, on reconnaît tout de suite le style imitable de Lex Luger. A force de s’affubler des noms de baron de la drogue, Rick Ross se prend pour “John Doe”, le genre de rap où il pousse ses lyrics comme un bulldozer. Comme pour ses albums, ce street exclusivement digital compte sur une guest-liste de VIP : Ludacris, Ne-Yo, Birdman (avec qui il préparerait un album en commun), Wale, Chester French, Ne-Yo, Wiz Khalifa… et sur des producteurs hype (Boi-1da, The Inkredibles…). Cerise sur le cadeau : un son des Bugatti Boyz.
“Retrofuturistic”, “Ashes to Ashes” et “Deeper” samplant Barry White sont véritablement le type de musique qu’on est en droit d’attendre de Rick Ross, gangsta-pépère comme une virée en cabriolet dans Miami by night. Cerise sur le cadeau : un son des Bugatti Boyz. Comme une nouvelle ne vient jamais seule, sachez que Rick Ross a d’ores et déjà communiqué en ce début d’année 2011 l’intitulé de son cinquième album à venir : God Forgives, I Don’t.