Termanology & Statik Selektah are « 1982 » @@@½


Statik Selektah et Termanology sont nés au début du mouvement Hip Hop, vers 81-82, ils ont grandi avec et l’ont vécu de l’intérieur en plein âge d’or, comme tous ceux de la génération 80. Cette paire bostonienne formant le projet 1982 est somme toute classique, un MC et un producteur/DJ, dont l’objectif est plus facile à dire qu’à faire, c’est-à-dire d’effectuer un retour au sources du hip-hop eastcoast tout en imposant chacun leurs empreintes comme l’ont fait avant eux des figures mythiques comme les Gangstarr, Kool G Rap & DJ Polo, Eric B & Rakim…

Le début de l’écoute suit les bons rails: le petit discours d’introduction, le beat, le superbe sample de jazz, les cuts, les rimes qui uppercuttent, la technicité du flow, pas de hook pour « The World Reknown ». Tout est nickel chrome, le hip-hop revit pendant cet instant, classique instantané. Très bon choix d’échantillon pour « People Are Runnin », flippant pour ce qui concerne « Things I Dream » qui nous emmène dans un cauchemar éveillé avec Lil Fame des M.O.P, plus fossoyeur que marchand de sable. Ça continue d’envoyer du lourd avec un combo inédit Terma, Xzibit et Cassidy (« Goin’ Back ») et « The Radio » qui ressemble à s’y méprendre à du Primo. Jusque là tout va pour le mieux.

1982 s’installe ensuite dans une routine pas désagréable dans la seconde tiers de l’album, objectivement trop adoucie par des samples soulfuls et mid-tempos calmes habituels de Statik Selektah, et la voix lisse de Termanology. Avec quelques perles tout de même comme « Street life », à l’ancienne comme il faut et frais à la fois, et « You Should Go Home » avec le chanteur Masspike Miles et un passage de Bun B. Le micro tourne entre les mains de nombreux guests, ça va de Saigon à Freeway en passant par Styles P, Inspectah Deck et Reks. On apprécie d’autant plus l’aspect lyrical de 1982 que Terma oscille entre titres personnels (« I’m Still Waitin’ »), morceaux ghettos (sans oublier de citer le pesant « Thugathon 2010 » avec les MOP en grosse forme) et clash de faux MCs, comme par exemple « Tell Me Lies » sur lequel il se met dans la peau d’un rappeur mytho.

Pour un opus pourtant conçu dans les règles de l’art sur le fond et la forme, et malgré un niveau plus que suffisant de l’alchimie entre Statik et Termanology, on aurait pu s’attendre à plus grandiose. Finalement l’impression reste sur une presque-semi-déception comme ce fut le cas de Politics As Usual de Terma en 2008 (lire la chronique). La tâche était rude faut dire, ça ne tient à pas grand chose. L’avenir de ces deux artistes hip-hop n’en demeure pas moins radieux, comme le confirme le futur entrevu sur « Help », dernier titre du disque.

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