Phonte Coleman et Nicolay ont vécu leur moment de consécration en étant nominés aux Grammy Awards dans la catégorie Best Urban/Alternative Performance pour leur chanson « Daykeeper », extrait de leur second album Leave It All Behind (lire la chronique). Enthousiasmés par cette estime de la part du monde de la musique, le duo Foreign Exchange a embrayé sur un troisième opus sorti cet Automne sobrement intitulé Authenticity, s’inscrivant dans la continuité de son prédécesseur.
Malgré l’heureux événement des Grammy, Phonte Coleman chante le blues et ça s’entend dans les paroles de « The Last Fall ». Il s’est encore amélioré au chant et le multi-instrumentiste et producteur Nicolay quant à lui perfectionne son art. Mais leur évolution musicale est trop discrète comparé à Leave It All Behind, leur Neosoul Zen candide et subtilement électro s’écoute agréablement, sans pour autant générer le sentiment d’émerveillement des précédents opus.
C’est lorsque d’autres intervenants comme Zo!, Darien Brockington, Jesse Boykins III, Yahzarah et le rappeur Median que les choses deviennent plus intéressantes et nous sortent de la désillusion de la mélancolie de Phonte. Tout d’abord le très réussi « Fight For Love », puis « Make Me A Fool » et « The City Ain’t The Same Without You ». Navré de décevoir les fans de la première heure mais les Foreign Exchange ne font aucune ellipse vers leur Soul Hop de Connected et les seuls moments de rap sont le couplet de ‘Te sur « Maybe She’ll Dream Of Me » et celui de Median sur « Make Me a Fool ».
Bel album dans l’ensemble, l’amertume des textes ne change rien au plaisir d’écoute. J’espère quand même qu’un jour Phonte préparera un album solo purement hip-hop, on peut toujours rêver.