Souvent on m’a demandé pourquoi je n’avais pas chroniqué Imperial Pressure avant. J’ai la copie promo chez moi, j’ai beaucoup apprécié cet album, j’avais même interviewé le MC leader pour Rap2K et pourtant je ne l’ai jamais écrite. Histoire de rattraper le coup et me faire pardonner, je me suis penché sur le troisième album de Beat Assailant, Rhyme Space Continuum (Discograph). Comme je l’ai fait savoir sur Twitter, ce dernier album m’a bien plu, il semblerait qu’Adam et son orchestre ont fini par trouver le dosage idéal pour leur cocktail de hip-hop au soul/jazz/funk/rock.
Par une entrée en matière progressive, la formation franco-américaine prépare les quatre dimensions de « Rhyme Space Continuum », la quadrature du cercle : le beat hip-hop construit à la batterie détermine le tempo, une ligne de basse, de la guitare électrique et des rimes déposées par un flow métronome. C’est là qu’une célèbre expression rapologique nous traverse l’esprit : « you know what time it is ! » Vient ensuite le single phare du disque, chanson qui aurait pu être le thème musical d’un film de James Bond, « Spy » avec le charismatique Ben l’Oncle Soul. J’ai employé le terme d’orchestre plus haut car on ressent vivement cette sensation des cuivres en live, avec Adam et Ben que l’on imagine en costume sur-mesure. Cette musicalité sans réalité augmentée affiche nettement l’appartenance des Beat Assailant à la scène, où l’on verrai bien joué des titres comme « Fire », « Underground Railroad » ou encore « Spaceship ». On saluera le fabuleux travail des compositeurs Maxime Lebidois & Maxime Pinto (alias les MM’s).
La diversité et l’audace, synonyme de créativité, sont les maîtres-mots de Rhyme Space Continuum, sans trop jouer la carte de l’expérimental ou l’inexplicable. Alors que l’identité sonore de Beat Assailant se précise d’album en album, ils ne finissent pas de nous surprendre dans leurs orientations. On a droit à un joyeux « What Did You Do » qui nous fera bondir autant qu’un « Feel Good Inc. » des Gorillaz en surfant sur la vague New Wave – admirez le jeu de mot franco-américain! -, « Sum1nu » et « Working So Hard » intègrent des synthétiseurs dans les instrumentations, comme le font les Neptunes, jusqu’au hard rock (gentil) de « Won’t Dance » placé en fin de disque. Point de vue lyrics là aussi notre MC a progressé et arbore des sujets sérieux comme la cause afro-américaine sur « Get Your Life On Track ». La contribution de Ben l’Oncle Soul et Ope Smith est perceptible, ces deux artistes laissent leurs empreintes sur « rôle Model » et les groovy « Creep » et « Working So Hard ». La même pour le trompettiste Sylvain Gontard qui nous fait un très bon solo sur l’interlude de l’album.
Les Roots demeurent certainement LA référence en terme de formation hip-hop acoustique mais de par leur nature cross-over, les Beat Assailant se sont élevés au même rang que les Gorillaz, les N.E.R.D. ou Jamiroquaï dans le paysage européen. Rhyme Space Continuum est un album réellement atemporel, complet et varié sur le plan musical et par dessus tout, il procure un intense plaisir d’écoute. Leur meilleur.
Pas tout à fait d’accord avec ta chronique Sagittarius… Pour moi cet Album est très bon ! Mais il est loin de l’excellent Imperiale Pressure (le meilleur pour moi), qui était un petit bijou bijou de rap instru qui faisait ressortir la puissance du live, ou alors les samples de hard Twelve, avec leur solos de Piano, qui sonnaient tellement jazzy (B 4 prez’ ou Payout) !
La je trouve qu’on se retrouve avec un album un peu le cul entre deux chaises, ou BA ne savait pas trop quoi faire…
Mais cet album reste tout de même pour moi un excellent album ! :)
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