DJ et producteur au sein du groupe Karkan, le marseillais Creestal s’envole le temps d’un premier album sur le label Beat & Discovery, distribué via la maison indépendante Just Like Distribution. Il vient donc, après Phohat, déployer en 27 beats ses influences et son style avec Beat’Em All. Avec un concept d’album inspiré de Donuts de feu J Dilla, c’est-à-dire une composition d’instrus de deux minutes environ, l’apprenti d’Imhotep (architecte musical du groupe IAM) condense ses multiples sources d’inspiration venant de grands producteurs américains comme DJ Premier, Pete Rock, DJ Spinna, les Tribe Called Quest, RZA, 9th Wonder et J Dilla évidemment, avec une technique séquençage et d’usages d’échantillons bien à lui, manipulant les machines comme bon lui semble pour donner vie à ses mini-instrus teintés de soul, funk ou jazz. 

Pour les sceptiques, il faut savoir qu’il ne s’agit pas que d’un patchwork métissant les techniques de production de ses artistes/groupes de prédilection, mais bel et bien un catalogue présentant sa manière particulière de confectionner des beats, en posant par instants des scratches, samples de voix bienvenus et autres clins d’oeil. À noter que la dernière piste de Beat’Em All, « Hard Times», est rappée, histoire de faire un appel à MCs. Ce qui est sûr, c’est que Creestal possède un véritable don de beatmaker et peut très bien se sentir décomplexé vis-à-vis de ses confrères américains. Après tout, pourquoi ne serait-on pas aussi doués qu’eux?

(écrit le 14 Janvier 2007 sur rap2K.com)