Daz Dillinger « So So Gangsta » @@@½


L’annonce de la signature en 2004 de Daz chez So So Def a fait l’effet d’une bombe: imaginez, l’un des meilleurs producteurs de la Westcoast et véritable légende vivante du gangsta rap chez Jermaine Dupri! Et les fans du DPGC ont dû s’armer de patience jusqu’à ce mois de Septembre 2006 avec enfin ‘So So Gangsta’. Il en aura fallu du temps pour arriver là, surtout qu’entre temps il s’est réconcilié avec la rue (grâce à la grosse bombe ‘Tha Dogg Pound Gangsta LP’) et avec son ami Kurupt, en nous grâtifiant de deux nouvelles sorties du D.P.G. : ‘The Saga Continues’ en indé et ‘Cali iz active’ produit par Snoop Dogg, tout juste sorti cet été.

Pour sa seconde entrée en maison de disque, puisque So So Def est affilié à EMI-Virgin, Daz (assisté par Soopafly) partage équitablement la production de ‘So So Gangsta’ avec JD, dans le rôle du producteur éxécutif : cinq morceaux chacun parmi les douze titres. C’est No ID, ex-producteur de Common et maintenant collaborateur de Jermaine, qui se charge de l’intro « Thang On My Hip » sonnant comme une mise en garde servi par un sample qui mêle gracieusement piano, violon et trompettes. Comme son habitude, Scott Storch s’invite en tant que joker en costume de superproducteur caméléon, tellement flexible que personne n’aurait pu deviner à l’oreille que c’est lui qui produit « Money on my Mind » (qui réunit Daz et son partenaire de rime Kurupt) tellement elle s’intègre dans le style du Dogg Pound.

A entendre le single « On Some Real Shit », on était en droit de penser que Jermaine Dupri apportait une touche hybride en incrémentant du son Dirty South. Cette track invite Rick Ross, la nouvelle star de Miami qui n’est franchement pas un pro de la rime, presqu’aussi flemmard que l’instru down-tempo sur lequel il pose avec Daz. Vous mélangez le tout et vous avez le hit idéal pour faire monter le buzz. La teinte de ‘So So Gangsta’ s’oriente un peu vers du gangsta r&b si l’on s’en tient aux extraits tels que « Weekend » feat Johnta Austin, « Badder Than A Mutherfucka » feat Avery Storm et puis « The One » avec les Jagged Edge. Nate Dogg est aux abonnés absents, un point en moins. Il n’y a pas photo, l’empreinte de Jermaine Dupri en impose avec cette pléïade de chanteurs, nous éloignant des refrains féminins typiques du DPGC.

Daz se rattrappe avec panache grâce à son flow et des tueries dont lui seul possède le secret de fabrication. « Rat tat tat » éclabousse les auditeurs (un peu tardivement) et répond aux attentes de sa fanbase, comme ses autres morceaux solos (« All I Need » et « Dat’s Dat Nigga »). Des collaborations de poids viennent s’ajouter à la liste. Ice Cube surprend par sa présence sur « Strizap », à l’inverse de Snoop Dogg qui peine à se faire entendre sur « DPG Fo’ Life », qui reste un très bon titre (le couplet de Soopafly n’y est pas étranger). Le meilleur reste peut-être « Dangerous », du Daz Dillinger tout craché : des notes de pianos bien graves, le coup de synthé magique… Et si on reprochera l’éternel souci des sujets qui se recyclent sans cesse, on dira simplement que Daz fait du Daz, pas besoin d’en dire plus quant à ses thèmes de prédilection.

Sans vouloir mentir, ‘So So Gangsta’ est une semi-déception mais reste un très bon disque de Daz en major, qui lui offre le mérite de faire partie du top5 des albums Westcoast 2006. Si vous voulez du grand Daz Dillinger, il faudra retourner en arrière pendant la grande époque de Death Row ou fureter dans sa discographie en indépendant.

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