J Dilla « Donuts » @@@@


Ancien membre du pool de producteurs The Ummah et du groupe Slum Village, J Dilla aka Jay Dee sait rester très discret et réservé (dans les deux sens du terme), même quand il s’agit de participer au nouveau classique de Common (‘Be’). En ce début d’année 2006, il marque le coup avec ‘Donuts’ (Stones Throw/ Pias), un disque de 43min 40s (pour être exact) remplit à ras-bord de 31 (oui, vous avez bien lu trente et un) instrumentaux à base de ‘loops’, ou ‘donuts’ pour la métaphore. Faites le calcul, celà fait des morceaux de 1min24 (à peine une minute et demi) en moyenne, qui varient entre minimum 35s (« Lights My Fire ») et maximum 2min 57s (« Workonit »).

Cette chronique a été rédigée quelques jours avant la disparition de J Dilla, et il va de soi que depuis cet événement, je ne perçois plus cet album de la même manière… Je maintiens tout de même l’impression que j’ai eu la première fois que je l’ai écouté.

Certes, J Dilla ne rappe pas mais les boucles de voix samplées font le travail à sa place. Et on sait reconnaître quelques éclairs de génies de la part de notre producteur: « Stop », « People », « The Diff’rence », « Airworks », « Two Can Win », « Don’t Cry », « Gobstopper », « Walkinonit », « U Love »… Autant de petits amuse-oreilles soulfuls et raffinés. Petit clin d’oeil à ses productions fumeuses typiques, exemple avec le beat de « The Twister ». Malgré tout, on peut faire un tas de reproches (au moins deux) à ce disque: certains instrus sont trop répétitifs et ne laissent pas de souvenir après de multiples écoutes, les enchaînements sans aucune transition coupent l’élan de certaines mélodies, ce qui ne laisse que trop peu de temps pour profiter de ces quelques instants de plénitude, etc… Bref, c’est frustrant. Autant dire que c’est un bric-à-brac de bouts d’instrumentaux de qualité inégales et collés les uns derrière les autres, sans vouloir jouer les rabats-joies de service.

En fait, notre humeur influe beaucoup sur notre impression: des fois on trouve cet album instrumental plaisant et recherché, des fois on le trouve plat et sans éclat. Notre introduction de fin (tracklist inversée?) achève ‘Donuts’ en queue de poisson et nous laisse sur notre faim.

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Tresca dit :

    Au début je mettais la même note que toi, mais avec le temps (et surement de la nostalgie), j’y mettrai plutôt un @@@@1/2

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