Le Terror Squad faisait partie de ces super-groupes dont l’attente d’un 2e album se faisait pressante. Enfin, plus ou moins, car Fat Joe aka Joey Crack, Armaggedon, Remy Martin, Prospekt, DJ Khaled et le chanteur Toni Sunshine devront se débrouiller avec cet immense vide causé par la mort de Big Pun. Leur premier album, appelé tout bonnement The Album, avait réalisé de bons suffrages grâce au duo Joe/Pun mais pour cette fois, True Story devra réaliser un exploit pour rivaliser avec son prédecesseur. Et ce n’est pas le hit « Lean Back » seul qui va permettre de retrouver le succès critique du premier opus.
Première remarque qui marque le manque laissé par Big Pun : seulement douze morceaux, et un peu courts. On peut espérer dès lors que ce soit du concentré. Dès les premières secondes, on est étonné d’entendre du bon gros son eastcoast (« Never Gonna Stop Me » produit par DJ Khaled). Les performances des rappeurs sont bonnes sans être de leur plus haut niveau. Mais la qualité parle d’elle-même, avec une Remy Ma notamment qui s’acquitte d’un très bon « Yeah Yeah Yeah« . « Hum Drum » aurait un côté déjà entendu, vu que le refrain était la même boucle que celle utilisée pour « When The Chips Are Down » sur The Hunger For More de Lloyd Banks.
Côté boucherie charcuterie, des invités posthumes de grande renommée, Big Pun et Big L, viennent faire une remarquable apparition d’outre-tombe sur « Bring’Em Back » avec Lord Finesse du D.I.T.C. au commande, logique. On remerciera au passage le mastering pour le son des enregistrements revus. Bon évidemment, on a droit à a la chansonnette r&b mais plutôt glamour, avec des flows plus accelérés sur « Take Me Home » (produit parles Cool & Dre imitant Kanye West). « Streets Of NY » est une ballade soulful parfaite pour un Toni Sunshine en grande forme. Après ces moments de détente, on repart sur du lourd avec un Fat Joe sensible et touchant sur le récit de « Yes Dem To Def » (produit par Cool & Dre).
Comme « Lean Back« , « Let Them Things » go est une track club-banber, cette fois typée ‘neptune-like’ (encore une imitation des Cool & Dre). En tout cas, on est étonné d’y retrouver de vrais instrumentaux aux boucles mélodiques qui fait le style du rap new yorkais, alors qu’on ne devrait pas l’être. Surtout avec du Buckwild, Scram Jones, Finesse et Buckwild. De quoi ramener tous les fans du gros Joe déçus par un Loyalty trop trop mainstream, ici l’équilibre est bien meilleur. On s’imagine aussi que si Big Pun était encore des leurs, l’album aurait pu être nettement plus balèze. Le Terror Squad paraît aussi un peu dispersé durant ces 45min. Malgré tout, avec True Story, le Terror Squad n’a pas tant désappointé même si vu les potentiels de chaque artiste, on était en droit de s’attendre à mieux.