Milieu des années 80, le mouvement Hip Hop commence à s’organiser avec la création de labels comme Tommy Boy. À cette époque, Russell Simmons (qui n’est autre le frère de Joseph Simmons alias Rev Run des Run DMC) s’associe avec Rick Rubin et Lyor Cohen pour entrer dans le patrimoine du Hip Hop en fondant la structure Def Jam Recordings. L’un des tout premiers artistes à y être signé est un MC qui se prénomme James Todd Smith, il a dix-sept ans et vient de Queensbridge. Son pseudonyme à rallonge qui est le suivant, Ladies Love Cool James, n’évoque pas grande chose pour certains mais le diminutif Ll Cool J, c’est sûrement le cas. C’est ainsi que ‘Radio‘, sorti en 1985, sera le tout premier album de LL mais aussi le premier LP édité par Def Jam. C’est un fait, un fait un historique.
A cette époque-là, il n’était question que de s’affirmer sur des instrumentaux, avoir quelque chose à prouver derrière le micro, lacher des rimes et placer quelques formules. C’est évident que pour les gens qui ont connu LL Cool J lorsqu’il a commencé à faire des morceaux plus ‘love’ (ce qui a d’ailleurs fait son succès et sa longévité), on peut avoir du mal à se faire à l’idée que le rappeur fut un pionnier de la musique Hip Hop. Et c’est avec léger scepticisme et quelques a priori qu’ils découvriront les dix titres de ‘Radio‘, avant de réaliser que ça n’a strictement rien à voir puisque ce disque réalisé intégralement par Rick Rubin fait figure de classique rap. Mieux encore, certaines de ses chansons (à l’ancienne forcément) qui figurent dessus sont unanimement intouchables, particulièrement « Rock The Bells » et « I Need a Beat », qui font bien bouger la tête.
Encore quand on dit ‘disque’, le compact disc était encore un luxe, donc le format était soit en cassette, soit en vinyle. La pochette provoque aussi un bon en arrière, où les b-boys portaient leurs gros postes stéréo sur l’épaule et l’écoutaient assis sur un banc ou sur des marches d’escalier (« I Can’t Live Without My Radio »). Un mot pour résumer ‘Radio‘ : respect.