Common « One Day It’ll All Make Sense » @@@@½


Pendant les deux ans et neuf mois qui ont suivi Resurrection, Common a perdu son Sense, son deuxième album a été élevé au rang de classique et il a résolu à l’amiable son conflit avec Ice Cube. Mais les changements qui ont bouleversé la vie de Lonnie Rashid Lynn ne sont pas forcément ceux visibles, One Day It’ll All Make Sense est une thérapie, l’histoire d’une remise en question sur sa propre existence avant de poursuivre sa maturité en tant qu’adulte responsable. Cet album n’a pas été très sollicité par le public, parce qu’il ignore certainement que ce troisième opus est la mémoire de Common, l’album photo souvenir comme le confère la pochette qui le présente lui enfant avec sa mère disparue.


Une fois de plus, Common s’est appuyé sur No I.D. pour la confection de ce chef d’oeuvre peu reconnu. One Day It’ll All Make Sense ne serait pas certainement pas ce très, très beau disque s’il n’y avait pas cette chanson : « Retrospect For Life ». Comment décrire l’émotion ressentie par les paroles déchirantes de Common, un morceau qui parle de sa situation tendue avec la femme qui porte son enfant. L’instrumental co-produit par James Poyser est plus que magnifique avec cette mélodie de piano empruntée à Stevie Wonder, le tout sublimé par un refrain de Lauryn Hill qui nous brise le cœur grâce à la force son interprétation. Dans un registre plus spirituel, le touchant « G.O.D. (Gaining One’s Definition) » featuring Cee-Lo des Goodie Mob (au chant et au rap) livre un message d’espoir, appelant à la force intérieure pour garder la tête haute dans les moments difficiles ou de solitude. Autre chapitre intéressant de cet opus introspectif, le triptyque « Stolen Moments » avec la participation notable de Black Thought et Q-Tip.

Common n’a pas l’humeur spécialement joyeuse et ne contient pas toute sa colère et son appétit, comme c’est le cas du titre hardcore « Hungry » et « Real Nigga Quotes ». Les De La Soul le rejoignent pour un « Getting Down at the Amphitheater » d’anthologie, avec son vieux breakbeat à la Wildstyle pour faire bouger la foule jusque dans les moindres recoins. Le seul et unique morceau festif du disque se trouve sur l’avant-dernières piste (« You Reminding Me »), samplant allègrement le classique funk « Reminding Me » de Patrice Rushen. Autrement, One Day se caractérise aussi par des passages très Jazz alliés au spoken-word (ou autrement dit slam) de Malik Yusef, livrant quelques litanies sur « My City », et Lonnie ‘Pops’ Lynn, son père, sur la conclusion « Fatherhood ».

Une touche nusoul fait son apparition sur « All Night Long », autre pièce maîtresse de l’album. La production magique signée The Roots invoque la divine Erykah Badu souffler un refrain envoûtant. Cette chanson point de départ de la direction artistique qu’entreprendra Common à l’avenir avec Like Water Chocolate, en intégrant le mouvement Soulquarian. Grâce à One Day It’ll All Make Sense, Common a définitivement trouvé un véritable sens à sa vie, et le chemin à prendre pour sa carrière.

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